L'école HANBALITE
L’école Hanbalite (Imam Ahmed ibn Hanbal: 164-241/778-855)
Abu Abdullah Ahmed ibn Mohamed ibn Hanbal Achibani constitue le précurseur de l’école Hanbalite. Né à Bagdad en l’an 164 de l’Hégire, il y poursuivit ses études fondamentales. Plus tard, suivant sa quête grandissante du savoir, il effectua des voyages dans plusieurs pays, notamment au Yémen, à la Mecque, à Médine, en Egypte et en Syrie.
Il se spécialisera par la suite dans la science du Hadith dont il en apprit des milliers par cœur.
Les savants lui reconnaissent l’intégrité et l’érudition en matière de Hadith. Nous citerons d’ailleurs pour étayer cette affirmation, les propos de l’imam Ashafei: « J’ai quitté Bagdad et je n’y ai pas laissé de plus pieux ni de plus savant que Ibn Hanbal ».
Il a écrit plusieurs ouvrages dont le plus célèbre est « al-Mousnad » , livre comportant plus de quarante mille hadiths. L’Imâm Ahmed a vécu dans le dénuement le plus complet, tournant le dos aux plaisirs de la vie mondaine, refusant les biens et les privilèges des hautes fonctions. D’ailleurs, dans son dessein de se détacher complètement de tout mal pouvant provenir de ces derniers, il refusa d’effectuer la prière derrière son oncle Ishaq et ses cousins étant donné leurs relations avec les autorités.
Son opposition aux théories sur « la création du Coran » lui valurent force persécutions et maltraitances émanant du pouvoir. Malgré la prison et la torture, l’Imâm ne céda, ne serait-ce que d’un pouce.
Son école juridique (Madhab) se base sur les sources suivantes:
- Le Coran
- La Sunna
- La tradition des compagnons (et ce, même s’il s’agit d’un seul compagnon pourvu qu’elle ne soit pas l’objet de contestation ou de divergence, auquel cas il choisit la position la plus proche du Coran et de la Sunna).
- L’analogie en cas de nécessité.
Ibn Hanbal est un spécialiste de Hadith et non un jurisconsulte, mais certains lui reconnaissent les deux qualités. L’opinion personnelle et le jugement préférentiel occupent cependant, peu de place dans son école.
L’école hanbalite tend à actualiser le passé en mettant en relief toutes les valeurs morales, en se conformant au Coran, à la Sunna et aux traditions des compagnons. Son école est appliquée officiellement en Arabie Saoudite et au Qatar.
Remarque : Suivre une école juridique
Il n’y a aucun mal à apprendre le droit musulman dans le cadre de l’une des écoles juridiques, à condition de suivre les arguments de sorte que, si l’école adopte une opinion contraire à un argument juste dans une question donnée, on puisse s’en démarquer.
En effet, l’obéissance à Allah (SWT) et à Son messager (SAWS) prime sur toute autre obéissance.
Il convient de respecter toutes les écoles juridiques et de ne pas se laisser guider par l’esprit partisan au point de leur porter un culte dogmatique. La quête doit être orientée vers la vérité dans le respect des ulémas (savants) et de leurs avis.
La démarche à suivre doit donc être fondée sur une confrontation courtoise des idées dans le seul but de parvenir à la vérité.
Cela ne sous entend en aucun cas pour celui qui n’est pas capable de déduire des arguments solides, d’engager des efforts devant mener à une fructification des textes, ou alors de mener un effort de réflexion pour lequel il n’est pas outillé.
En effet, le désordre général qui pourrait en découler est évident.
Par ailleurs, pour celui qui est capable de comprendre, il est recommandé de connaître au moins l’argument de son imam ou de son école. Un disciple éclairé n’a pas le même mérite qu’un imitateur inconditionnel.
Le commun des pratiquants, non en mesure de percevoir les arguments soustendant la recommendation, et non à même de comprendre certaines positions à la manière des ulémas, a l’obligation de suivre les connaisseurs et de les interroger conformément aux propos du Très Haut : ( Interrogez les gens du Rappel si vous ne savez pas).
Il s’agit d’une erreur que de refuser de s’instruire alors que l’on se situe dans les dispositions pour, sous prétexte que seuls les ulémas sont capables de comprendre les arguments.