Zakât (l'aumône obligatoire)
La Zakât constitue le troisième pilier de l’Islam. Pour en expliquer le principe, il s’agit d’une forme de charité obligatoire pour tout musulman dont la situation financière se trouve au-dessus d’un certain seuil précisé.
Etymologiquement, le mot Zakât signifie purification et accroissement. La Zakât s’inscrit ainsi dans le principe de partage des richesses prônées par l’Islam.
En effet, les biens matériels sont considérés comme un cadeau de Dieu qui exige de l’homme la responsabilité de sa bonne gestion. Certains de ses objectifs constituent donc la purification de l’âme humaine de l’avarice, de l’avidité, de la convoitise, de la limitation de l’accumulation et de la concentration de biens chez une minorité de personnes riches. D’ailleurs, la Zakât fut la première législation organisée qui assura une sécurité sociale complète, stimulant l’économie et contribuant à atténuer l’écart entre les classes sociales.
La Zakât constitue une part bien déterminée des biens d’un musulman, il doit s’en acquitter une fois par an en faveur d’une catégorie de personnes éligibles. La loi islamique stipule que les principaux bénéficiaires de la Zakât sont les pauvres, les nécessiteux, les collecteurs de l’aumône, les nouveaux convertis et les personnes endettées ; elle stipule également qu’elle peut servir à l’affranchissement des esclaves musulmans ou en faveur des voyageurs et des voies de Dieu. Cette dernière catégorie inclut les projets d’utilité publique tels que la construction d’hôpitaux, d’écoles ou l’achat de fournitures pour les mosquées.
Le musulman doit s’acquitter de la Zakât dès lors que le montant de son épargne dépasse un certain seuil que l’on appelle le « nissab ». Ce nissab est indexé sur le cours de l’or ou de l’argent. Concrètement, il correspond à la valeur monétaire de 85 grammes d’or (595 grammes d’argent pour l’école hanafite). Ainsi une personne devient imposable si le montant de l’épargne cumulée tout au long d’une année lunaire est supérieur ou égal au nissab.
La valeur de la Zakât est calculée selon différentes catégories de biens : métaux précieux, liquidités, bétail, produits de l’agriculture ou le capital commercial.
En règle générale, le montant de la Zakât correspond à 2,5 % du total épargné durant l’année.
Auteur : Dahira Sop Naby France