Le pèlerinage à la Mecque
Etymologiquement, en langue arabe, le mot Hajj signifie « tendre à quelque chose de grand ».
Du point de vue de la terminologie islamique, il désigne le fait d’entrer en état de sacralisation pour le pèlerinage, en quête unique d’Allah le Très haut.
Les obligations du Hajj
Les actes obligatoires du pèlerinage de la Mecque sont au nombre de 4 :
– L’enveloppement du corps dans un tissu blanc non cousu (Al ihrâm) pour tout pèlerin musulman sans distinction de classe sociale.
– Le Tâwaf, consistant à effectuer 7 tours autour de La Ka’aba. suivant le sens antisolaire.
– Le rituel des 7 allers retours obligatoires entre les collines de Safa et Marwa situées à proximité de la Ka’aba
– Et enfin l’action d’être présent physiquement en station debout au mont Arafah, durant un moment précédant le jour du sacrifice.
La conjugaison de tous ces éléments mystiques, loin de relever d’une sérendipité, lorsqu’ils sont perçus et vécus à leur juste valeur, permettent, en réalité au musulman de vivre spirituellement, en amont de leurs avènements, la mort et le rassemblement au jour du jugement dernier, mais mieux encore, d’obtenir sa quête, qu’est Allah le très Haut.
Parallèlement, d’ailleurs, le sacrifice suivant ces rituels, loin de traduire uniquement l’abattage d’un animal, traduit l’égorgement définitif de son Nafs.
L’aspirant, prévoyant d’effectuer ce voyage est donc en réalité celui que l’on doit appeler Hajj, et non celui qui en revient (contrairement à certaines perceptions absconses dont est victime la société sénégalaise).
Notons par ailleurs que la ‘umra est distincte du Hajj. Dans son sens originel, il désigne l’action de visiter un lieu quelconque. Dans le langage technique de l’Islâm, il reviendra donc à l’action de visiter la Maison sacrée de La Mecque selon des modalités spécifiques.
Le statut légal du pèlerinage communautaire (al-Hajj)
Le pèlerinage communautaire à la Maison sacrée de La Mecque est une obligation d’institution divine et constitue comme précisé plus haut, l’un des cinq piliers de l’Islam. Il incombe obligatoirement et immédiatement au moins une fois dans sa vie à tout musulman, pubère, sensé, qui a la possibilité de l’accomplir (physiquement et financièrement).
Le fondement légal du pèlerinage communautaire (al-Hajj)
Le caractère obligatoire du pèlerinage communautaire trouve son fondement dans le Coran, dans la Sunna et dans les consensus.
Dans le Coran :
Allah impose le pèlerinage communautaire à la Maison (sacrée de La Mecque), à qui en a la possibilité.
Sourate 3 – verset 97 :
« Là sont des signes évidents, parmi lesquels l’endroit où Abraham s’est tenu debout; et quiconque y entre est en sécurité. Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas… Allah Se passe largement des mondes. »
Dans la Sunna : « L’Islâm est fondé sur cinq piliers : attester qu’il n’est de dieu que Dieu et que Muhammad (SAWS) est Son Serviteur et Son Messager , accomplir la prière , s’acquitter de l’aumône légale, effectuer le pèlerinage communautaire à la Maison (sacrée de La Mecque) et enfin jeûner le mois de Ramadân»).
Le statut légal du pèlerinage privé (al-‘umra)
Le statut légal du pèlerinage privé (al-‘umra)
Le pèlerinage privé est un acte qu’il est fortement recommandé (sunna mu’akkada) d’accomplir une fois dans sa vie, de façon immédiate.
Dans la Sunna : « Le pèlerinage communautaire est une jihâd ; le pèlerinage privé, un acte surérogatoire. » In Ibn Mâjah, d’après Talha Ibn ‘Ubaydallâh.
Les conditions préalables à l’accomplissement du pèlerinage communautaire
Elles sont de deux ordres :
– D’une part on note les conditions dont l’existence est indispensable pour que le pèlerinage incombe obligatoirement au fidèle, et que l’on appelle shurût wujûb,
– Et d’autre part les conditions dont l’existence est indispensable pour que le pèlerinage soit valable, et que l’on nomme shurût sihha.
Les conditions dites shurût wujûb
Ces conditions sont au nombre de cinq :
– Être pubère : l’enfant n’est pas astreint au pèlerinage tant qu’il n’a pas atteint l’âge de la puberté. Si l’impubère effectue un pèlerinage, celui-ci est valable, mais est compté seulement comme un pèlerinage surérogatoire ; il demeure astreint au pèlerinage communautaire obligatoire lorsqu’il aura atteint l’âge de la puberté.
– Être sensé. Le pèlerinage n’incombe pas à l’insensé ; s’il en fait un, il n’est pas valable.
– En avoir la possibilité. Le fidèle doit avoir la possibilité physique et matérielle d’accomplir son pèlerinage. S’il lui est physiquement ou matériellement difficile de l’accomplir, il n’y est pas astreint tant que la difficulté subsiste.
Il doit pouvoir atteindre La Mecque, ainsi que les autres lieux où se déroulent les rites du pèlerinage, et en repartir jusqu’à son pays de résidence, sans se heurter à des difficultés graves
– Pour la femme, être accompagnée de son mari ou d’un parent proche. Il lui est cependant permis, à défaut de trouver les personnes précitées, d’accomplir son pèlerinage avec un groupe de femmes, ou d’hommes sûrs et honorables, à condition qu’elle fasse un pèlerinage obligatoire
– Pour la femme, ne pas être en retraite de viduité (‘idda) pour cause de répudiation, ou de décès du mari. Si, malgré l’interdiction formulée, elle accomplit son pèlerinage dans cet état, celui-ci est valide, mais elle se charge d’un péché.
Les conditions dites shurût sihha
Elles se résument à une seule condition : être musulman.
Auteur : SOP NABY France