ÔDE POETIQUE SUR LE GRAND MAÎTRE LE SHEIKH CHEIKH SEYIDIL HADJI MALICK SY « L’OR DÉCANTÉ » (Par Amadou Lamine Sall)

Ce Magnifique poème a été composé par l’un des meilleure poètes Africains en l’occurrence Amadou Lamine Sall. Né le 26 Mars 1951 à Kaolack (Sénégal), est l’un des poètes majeurs de l’Afrique francophone contemporaine. Leopold Senghor a dit de lui qu’il était le poète le plus doué de sa génération. Il est récipiendaire de l’édition 2018 du Prix Tchicaya U Tam’si pour la poésie Africaine.

Lauréat en 1991 du Prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises décerné par l’Academie Française, il est l’auteur de nombreuses anthologies de poésie qui ont été traduites en plusieurs langues. En octobre 2008 il a écrit plusieurs poèmes sur Arthur Rimbaud alors qu’il était en résidence au sein de la Maison Rimbaud à Charleville-Mézières, grande capitale mondiale pour les poètes. Amadou Lamine Sall écrit toujours ses poèmes en vers libres, avec très peu de ponctuation.

La poésie d’Amadou Lamine Sall figure au programme de nombreuses universités dans le monde. Son écriture fait également l’objet de plusieurs thèses de doctorat.
Aujourd’hui il utilise son talent de poète pour chanter le Grand Maître le Sheikh Seydi Hadji Malick Sy; que la Bénédiction du Grand Maître l’accompagne Partout !

Ode Sur le Grand Maître le Sheikh Seydil Hadji Malick Sy :

Il est beau il est beau si beau si beau comme il est beau le Grand Maître Maodo Malick Sy !

Cette lumière qui l’irradie vient d’un soleil qui n’est point le nôtre !

Ces rayons diaphanes qui dessinent son front viennent du Grand Est !

Là où Dieu mit au monde un prophète grand et irradiant du nom diaphane de Muhammad !

Le Grand Maître Maodo Malick n’est pas qui veut ; qui veut n’est pas Maodo Malick !

Cet astre vient d’un ciel unique d’un astre unique !

Sa lueur n’est pas de notre terre mais d’une autre terre qu’Allah Seul chuchote !

Et la Tidjaniya s’est levée et ce chant n’est pas prêt de se taire !

Il vient de contrées lointaines où des oasis de lait parfumé coulent !

Il vient de pèlerins lointains aux turbans de soie sonore aux chapelets de feu !

Et le Grand Maître Maodo Malick est arrivé et Tivaoune s’est muée en oasis de foi où la loi de l’amour et de la droiture ont forgé les cœurs !

Le Grand Maître Maodo Malick n’est pas un chant il est le cœur du chant le bras du chant le temps du chant il est le chant avant le chant
il est la voie avant la voix !

Il est ce chemin premier qui posa la pierre première !

Le maçon venu sans briques et qui de ses mains a fait des briques plus solides que le ciment !

Et la cité miraculeuse grandit !

Et la cité miraculeuse monta !

Et la cité miraculeuse s’habilla de blanc !

Telle est Tivaoune la maison grandiose de Maodo Malick !

Telle est Tivaoune le cœur insoumis du Grand Maître Maodo Malick !

Telle s’est accomplie sa prière matinale !

Telle s’est accomplie sa prière du soir !

Telle s’est accomplie sa prière de l’aube !

Tel son chapelet a figé le temps dans l’amour de Muhammad !

Et ses descendants lumineux ont foré bien des puits d’eau douce d’eau sucrée !

Leurs paroles ont forgé des cœurs dans l’Islam soumis des passions !

Et l’épée s’est figée dans le fourreau comme le cœur dans l’abandon de Dieu !

Le Grand Maitre Maodo est grand !

Le Grand Maître Maodo est vaste !

Le Grand Maître Maodo est une banque sans guichets !

Servez-vous avec le code de son cœur et il saura vous donner l’équivalent en or !

Enfant j’ai grandi sous ton nom !

Enfant la Tidjaniya berçait mon sommeil sous le regard d’une mère plus belle que mille soleils !

Et mon père était un noble qui avait fait du chemin de Maodo Malick son grenier de mil toujours faste !

Ses enfants portaient les noms des fils et petits fils de Maodo !

Aux héritiers du premier tronc jusqu’aux héritiers des branches !

Le temps avait tissé des lauriers de lumière Ô Maître Serigne Babacar Sy le rempli le vertueux Ô Maître Mame Abdou Aziz Sy Dabakh le sauvé le reposant le généreux !

Ô Maître Serigne Mouhamadoul Mansour Sy le veilleur des tablettes !

Ô toi Maître Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Makhtoum l’étoilé l’extase de l’esprit !

Ô Maître Serigne Abdoul Aziz Sy al-Amin le serviteur le réparateur le tisserand !

Ô Maître Serigne Babacar Sy Mansour le roc cette « pierre qui n’est pas de celle des termitières »
Ô Grand Maître Maodo Malick !

Que sur tes descendants et sur tes fidèles descende une lune de laine !

Puisse le feu de Maodo Malick éclairer nos cases la nuit des nuits les plus sombres puisse son nom tracer nos chemins vers Allah !

Puisse son front si lumineux être notre torche dans l’obscurité !

Puisse son visage si reposant et si désaltérant être notre refuge quand !

Nos cœurs battent vite et que nos angoisses troublent nos prières !

Le monde est devenu sans nom et l’homme plus cruel que les bêtes !

L’homme prie et Dieu ne répond pas et l’homme sait pourquoi Il ne peut pas répondre !

Le mal est devenu roi la haine est devenue reine l’argent croit pouvoir défier Dieu !

Le fils n’est plus le fils mais le brigand
le père n’est plus le père mais le fossoyeur !

La mère n’est plus la mère mais la terrifiante rentière !

Dieu s’est voilé et Muhammad a fui ses maisons de l’enfer et du sang !

Mais le Grand Maître Maodo Malick reste sur les chemins épineux et son chant désherbe ronces et débris !

Car telle est la voie des envoyés à qui Muhammad a donné à tenir un bout de son bâton !

Et Maodo Malick est bien un envoyé !

Son nom lave de toute souillure !

Son nom ouvre les routes fermées !

Son nom conduit à la table des victuailles !

Son nom apaise !

Son nom fortifie !

Son nom est un lit !

Son nom est un drap !

Son message le plus moelleux des oreillers
car tel Dieu l’a voulu !

Tel Muhammad l’y a invité car Maodo est l’ami du meilleur des envoyés !

Muhammad si grand Muhammad si beau !

Muhammad le rempart des remparts !

Merci à toi Maodo Malick !

Merci pour le soleil des jours et la splendeur des champs d’arachides !

Merci pour les fruits merci pour les branches gorgées de sève merci pour le tronc nourricier !

Merci Maodo pour les chants du coq merci pour les graines merci pour les oiseaux !

Merci pour le sein chaud de nos mères le regard digne de nos pères !

Merci pour nos mains que tu sais rendre propres pour partager tous les repas !

Merci pour nos cœurs bandés vers Le Tout Puissant !

Soumis à Muhammad le meilleur d’entre nous !

Merci pour nos regards qui enjambent les ponts pour aimer nos prochains !

Merci pour le respect du voisin !

Merci pour l’aumône qui n’est souvent qu’un souhait quand nous ne possédons rien pour donner et que notre cœur donne !

Merci pour les ablutions rafraichissantes !

Merci pour les prières reposantes !

Merci pour les nattes de pierre devenues natte de velours sous nos genoux car la foi anesthésie tout sous la parole de Dieu !

Les sourates sont des puits de confiture !

Les appels du muezzin invitent sur des routes de fleurs et de parfums invincibles merci de « l’écorce vers le noyau » !

Ô Grand Maître Maodo Malick Sy gloire à toi !

On te nomme dans les livres des hommes
Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick ibn Othman ibn Demba ibn Camseddine !

1855 fut l’année de la première lumière qui ouvrit tes yeux !

Et tu rejoignis plus tard une autre lumière plus belle auprès de Dieu en 1922 !

Soixante six ans fut ton règne sur terre
et ce règne perdure et perdurera jusqu’à la fin des temps !

De l’école malikite à l’école ash’arite tu bêchas le champ de la confrérie soufie Tidjane !

Tu le bêchas tant et tant que les greniers en sont pleins pour les siècles à venir !

Les noms de tes géniteurs sonnent comme le plus beau des chants de muezzin à cinq heures !

Sidy Ousmane Sy est ton père – que la plus fraîche des sources le désaltère – !

Fatoumata Wade Wele est ta mère – que les plus juteuses dattes du Paradis soient son repas – !

Et la cité éblouie de Gaaya a vu Muhammad y descendre et embrasser l’enfant prodigue !

Les livres racontent que ton père vient du Boundou !

Le Boundou si faste en prophéties !

Ô Grand Maître Maodo Malick !

Rien de la jurisprudence à la théologie
des mathématiques à l’astronomie de la prosodie à la poésie ne t’étaient inconnues !

De la Mauritanie à Saint-Louis Louga Pire Sagatta Saldé Podor !

Tu couronnas Tivaoune la cité que Mor Massamba Diéry Dieng souffla à ton oreille et que tu as bâtie !

Ô l’ami de Muhammad !

Toi aussi tu es « Assadullah » le lion d’Allah !

Toi qui as fait de la Tijaniya les portes d’or de la culture et de l’éducation !

Car c’est bien l’éducation qui précède l’enseignement !

Qui ne lave pas son bol avant d’y poser sa nourriture n’a pas été éduqué !

La Mecque t’ouvrit ses portes en 1888 l’année des trois 8 !

Tu avais 33 ans l’âge des deux 3 !

Tu as prolongé bien loin les champs de récolte de Ahmed Tijani !

Nous avons lu dans le jour dans la nuit sous le soleil sous la pluie sous les miettes des bougies ton « Qilâsu Zahab « l’or décanté » !

Et nous avons eu l’esprit plus décanté que le safir !

Les daaras fleurissent et sur les tablettes poussent des dattes !

L’islam en est l’arrosoir et tu as tenu l’arrosoir et tes enfants ont fortifié l’arrosoir !

Le Maouloud est ton œuvre !

Et tu as fait du 12 Rabi Al Awal un jour de gloire et de bénédiction !

Pour le Sceau des Messagers !

Et Muhammad le sait et il le témoigne et le chante à Son Maître Dieu !

Les Tidjanes ont retaillé la plume des fins lettrés et leur encre enfle le papyrus !

Ils ont lu tous les livres visité tout l’Est et quand ils chantent ils terrifient le Diable !

Leurs chants de célébration sont une fête pour le cœur et le cœur pleure et les djinns pleurent !

Muhammad le sait et des nuits et des nuits il vient habiter Tivaoune et Tivaoune se peuple !

Muhammad aime Tivaoune il est dans les rues de Tivaoune et Dieu vient souvent marcher à ses côtés sur le chemin des mausolées !

Muhammad aimele Grand Maître Maodo Malick et qui Muhammad aime Dieu l’aime !

Quel plus noble lieutenant que celui qui s’est abandonné au prophète !

Et donné tous ses biens au Levant pour Le seul Nom d’Allah ; gloire à toi Grand Maître Maodo Malick !

Paix et repos à tes compagnons Mama Mor Khoudia Sy qui pria sur ton linceul !

Et ton porteur d’eau Ngouda Mboup qui veillait sur tes ablutions !

Ô Grand Maître Maodo Malick le beau le si beau !

Nous répétons ici la récitation proclamée pour entrevoir l’œil du Messager « Mawlaya sali wa salim dayiman abada alal ibibika xayri xalxi kuliximu » !

Si tu y ajoutais ta bénédiction
Muhammad viendrait à nous comme il est venu à toi !

Puisse t-il nous visiter dans nos sommeils et dans nos rêves !

Et puisse t-il venir à nous avec toi main dans la main !

Par Alphahim Mayoro
(Source: Ecrivain, Poète Amadou Lamine Sall)