Zakât Al Fitr

ZAKÂT AL FITR

Qu'est-ce que c'est ?

C’est l’impôt solidaire du jeûneur envers les personnes qui n’ont pas de quoi fêter l’Aïd. C’est une aumône solidaire en guise de purification du jeûne pour les fautes commises durant ce mois sacré (mauvaise parole, indécence ou futilité, un regard de travers, etc.). Elle sert aussi à nourrir les pauvres et les préserver de la mendicité surtout en ce jour de fête. Elle est prise du « riche » pour le pauvre et elle est obligatoire pour le musulman.
L’Islam est une religion de partage.

Extrait du Coran, Al Hujurât (49 :10)

إِنَّمَا ٱلْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ فَأصَْلِحُوا۟ بَيْنَ أَخَوَيْكُمْ وَٱتَّقُوا۟ ٱلَّلََّ لَعَلَّكُمْ تُرْحَمُونَ

«Innama almuminoona ikhwatun faaslihoo baynaakha waykoum waittaqoo Allaha laAAallakum turhamoona».
«Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde ».

Donc, l’objectif d’une telle action est plus qu’important dans la mesure où elle permet de raffermir les liens de fraternité.

Qui doit la donner ?

La « zakât Al Fitr » est un acte « wajîb » (obligatoire) pour tout musulman libre et responsable et qui a de quoi se nourrir la journée après l’avoir donnée.

Le chef de famille pour son (ses) enfant(s) mineur(s) (même pour un nouveau-né), sa (ses) femme(s), ses parents, sa (ses) servante(s), son (ses) gardien(s), son (ses) employé(s) (domestiques). En résumé, toutes personnes à sa charge et sous sa responsabilité.
Un enfant majeur (psychologiquement apte) ayant les moyens de le donner pour lui-même.

  1. a) Garçon majeur : qui la barbe, qui a commencé à faire des rêves érotiques, qui a commencé à produire du sperme
    b) Fille majeure : qui a commencé à avoir ses menstruations et à pousser des seins.

Le musulman redevable sortira cette « zakât » par ordre de priorité, comme suit : pour lui-même, sa femme, ses enfants, sa mère, son père et enfin la bonne, le domestique et le gardien (car ils sont à sa charge).

A qui la donner ?

La « Zakât Al Fitr » se donne aux musulmans pour les aider à fêter l’Aïd car ce jour de fête doit être obligatoirement célébré par tout musulman ; contrairement à la charité qui peut être donnée à un non croyant. Elle doit principalement aller aux pauvres musulmans non-hachémites (pas de la famille du Prophète). Par pauvre, on entend Fakîr ou Miskîne.

Fakîr :
Personne qui ne dispose pas de ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins sur l’année. Une personne n’ayant pas de salaire mensuel mais faisant par exemple de petits boulots pour subvenir à ses besoins.
Miskîne :
Personne sans ressources et qui vit au jour le jour. Une personne qui ne peut pas s’assurer qu’elle aura de quoi manger le jour suivant.
Extrait du Coran, At-Tawba (9:60)

إِنَّمَا ٱلصَّدَقََٰتُ لِلْفُقَرَآءِ وَٱلْمَسََٰكِينِ وَٱلْعََٰمِلِينَ عَلَيْهَا وَٱلْمُؤَلَّفَةِ قُلُوبُهُمْ وَفِى ٱل رقَابِ وَٱلْغََٰرِمِينَ وَفِى سَبِيلِ ٱللََِّّ وَٱبْنِ ٱلسَّبِيلِ فَرِيضَةً منَٱلَّلَِّ وَٱلَّلَُّ عَلِيمٌ حَكِيمٌ

« Innama alssadaqatu lilfuqarai waalmasakeeni waalAAamileena AAalayha waalmuallafati quloobuhum wafee alrriqabi waalgharimeena wafee sabeeli Allahi waibni alssabeeli fareedatan mina Allahi waAllahu AAaleemun hakeemun »
« Les Sadaqâts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage ».

Quand la donner ?

Selon l’Imâm Malick, cette « zakât » doit être donnée minimum un à deux jours avant le jour de la fête et maximum avant la prière de la fête. Autrement, la personne bénéficiaire, n’ayant généralement pas de moyens pouvant lui garantir une subsistance pour les jours à venir, s’en servira alors que cette « zakât » est dédiée à la fête de l’Aïd.
Ibn ‘Abbâs rapporte que le Prophète a dit : « …celui qui donne cette « zakât » (al-fitr) avant la prière (de la fête), elle sera une « zakât » agréée ; et celui qui la donne après la prière (de la fête) ce sera une aumône parmi les aumônes » rapporté entre autre par Abû Dâwud dans ses Sunan 1609.

عن عبد الله بن عباس رضي الله عنهما فرض رسول الله صلى الله عليه و سلم زكاة الفطر طهرة للصائم من اللغو و الرفث و طعمة

للمساكين . من أداها قبل الصلاة فهي زكاة مقبولة و من أداها بعد الصلاة فهي صدقة من الصدقات

رواه أبو داود في سننه رقم ١٦٠٩ و حسنه الشيخ الألباني في تحقيق سنن أبي داود

Celui qui est redevable de cette « zakât » et retarde de la donner jusqu’au coucher du soleil du jour de la fête (ou plus) aura commis un péché. Mais il aura toujours le devoir de s’acquitter de cette « zakât ». On la donne deux jours avant l’AÏd et même après. Si vous avez manqué le moment de vous en acquitter, elle reste tout de même due et vous devez la payer.

Quoi donner ?

Selon la doctrine de l’Imâm Malick, celui qui est redevable de cette « zakât » donne pour son compte et pour celui de son épouse, ses parents pauvres et ses enfants, une quantité définie d’un aliment de base par personne mentionnée. En général, cela peut être du blé, de l’orge, du millet, du riz, du maïs, des olives, des dattes ou autre. II est mieux que cela fasse partie de ces produits. Ils peuvent donner le prix de ces aliments en argent, mais il est blâmable de ne pas donner l’aliment même.
Selon la doctrine de l’Imâm Abu Hanifa, elle peut être donnée en numéraire (argent) et laisser libre choix au bénéficiaire. L’estimation de la somme à donner par personne s’élève à 7€ en 2023.

Quelle Quantité ?

Estimée d’après la sunna du Prophète à un « Sa’ » : environ 2 kg mais l’équivalence est déterminée en fonction du type de l’aliment.

Sources :
*Bukhari-Muslim
*Ibn Hanchir

SOP NABY FRANCE