Cheikh Seydil Hadji Malick Sy, 103 ans après !
Origine, formation et parcours
Seydil Hadji Malick Sy est né en 1855 dans le village de DAWFAL dit Gaya à l’est de Dagana. Fils de Ousmane Demba khourayedia Sy et de Mame Fawade Welle. Sa lignée paternelle est originaire de Boundou et de Djooloff. Son oncle maternel, Mame Alpha Mayoro et sa mère ne ménagent aucun effort pour son éducation. Seydil Hadji Malick écrit dans son ouvrage IFHAM AL MUNKIR AL JANI Défense de la Tariqa « Je fus recommandé à ces détenteurs des sciences islamiques les plus éminents et les plus compétents par mon oncle maternel ». Maodo est un érudit appartenant à l’école de la jurisprudence malikite et a capitalisé un parcours d’apprentissage hors norme. Il sillonna le pays de long en large, d’est en ouest. La Tariqa venait d’avoir un homme de dimension hors pairs.
Moado est un homme exceptionnel, une lumière éclatante, un pédagogue hors classe une référence sans tâche. D’ailleurs, Paul MARTY le qualifie de « chef religieux le plus puissant de la colonie ». Au niveau de la sous-région, Maodo faisait partie des membres du conseil consultatif pour les affaires musulmanes.
Dans ses ouvrages «khillassou Zahab et Wassilatoul Mouna », Maodo nous peint les dimensions multiples du Prophète (PSL): la réalité de l’univers, l’essence de la création dont la manifestation émane des flux de la lumière Divine. Dans Khilassou Zahab, Maoda écrit « Wa inahou iz aradallahounach atana abâna mine nourihi noural Nabihil hâlamin : Quand Allah a voulu se faire connaître et crée toute la créature, il a pris de sa lumière pour créer la lumière notre bien aimé Prophète »
Son périple à la Mecque et ses prières exaucées
Dans son long périple vers la Mecque, Moado a sillonné plusieurs pays (l’Egypte, la France, les pays Balkans, etc..). Dans ces pays, il a formé plusieurs Moqaddams qui officient la Tariqa sur ces terres.
Arrivé à la mecque, Il formula des prières que le Tout Puissant Allah exauça. De retour au Sénégal, il avait deux principales missions : d’une part mener l’islamisation des Ceddos, porter les flambeaux du legs de Cheikhou Omar Foutiyou et d’autre part faire face à la colonie française et leur politique d’évangélisation. Il réussit ces deux missions de par son intelligence, sa sagesse, son leadership et sa diplomatie. Si Tivaouane demeure le symbole authentique de la propagation de l’Islam et le rayonnement de la Tidjiania, Dakar n’en demeure pas moins l’illustration parfaite de ce travail titanesque avec la communauté Lebous de la presqu’île du Cap-Vert.
Dans ses différents lieux d’activités économiques et conformément à sa doctrine (DIA/DIOU/BA), il mena un travail de formation, d’apprentissage et d’enseignement de l’Islam et de la Sunna du Prophète. Ayant très tôt compris, la stratégie qui mettait à terre les colons, il fit son chapelet son unique arme et moyen de défense. Ainsi dans le cadre des séminaires « de Ndiardé, Gossas et Diacksao », Maoda forma les lieutenants de la Tariqa (Moqqadams) qu’il décentralisera un peu partout au Sénégal, dans la sous-région et en Afrique centrale.
Au lendemain de la disparition de Maodo, Serigne Babacar Sy RTA assure la relève et mène la barque à un niveau jamais égalé. Il était le gardien de la Tariqa, le défenseur de la religion et guide incontesté de la jeunesse.
La posture et la responsabilité d’un disciple de la Hadara de Seydil Hadji Malick Sy
Une des valeurs cardinales d’un disciple rattaché à la famille de Seydil Hadji Malick Sy est d’être véridique. Pour Maodo, la sincérité dans la cause et dans le cheminement spirituel demeure le soubassement de la réussite de l’apprenant et de son élévation vers son Seigneur. Un véritable disciple de Maodo est une personne toujours assoiffée de savoir, un être qui continue à faire vivre la connaissance pure. Toute la philosophie de Maodo repose sur l’Homme en tant que Khalifa (représentant de Dieu) sur terre, l’Homme le reflet du Divin, l’Homme la superstructure de l’univers dans toute sa dimension. Il a éduqué ses disciples, il les a formés, mais aussi il les a initiés au discernement mystico – spirituel.
NB: DIA/DIOU/BA en wôlof diang, diouli, baayyy
DIA: L’apprentissage
DIOU : La dévotion
BA : Le culte du travail