Serigne Babacar SY Mansour

SERIGNE BABACAR SY MANSOUR: le 7e KHALIF

Il est le nouveau khalife des Tidjanes. Surnommé le « gardien du temple », Serigne Babacar Sy Mansour, un homme de lettres, est le fils de Serigne Mansour Sy Malick et petit-fils d’El Hadji Mawdo Malick Sy, le guide la confrérie tidiane et khalife de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif au Sénégal.À la mort de Maodo en 1922, son fils Serigne Babacar Sy prit le flambeau jusqu’en 1957 avant de passer le témoin à Abdou Aziz Sy dit « Dabakh », très tôt initié aux réalités du califat, justement, par le père de Serigne Mbaye Sy Mansour.

Sur les traces du grand-père El Hadji Malick Sy

Pour mieux se familiariser avec la personne du 7e khalife de Tivaouane, il faut revisiter un pan de l’histoire coloniale et remonter à l’époque de la Grande guerre (14-18), lorsque la France sollicita l’enrôlement des Africains pour aller défendre l’ancienne métropole.

El Hadji Malick Sy, son grand-père, autorisa l’enrôlement de son propre fils, Sidy Ahmed Sy. « Je n’envoie pas au front les fils des autres, mais mon fils aîné Sidy Ahmed », déclara-t-il à l’époque.
Voilà donc Sidy Ahmed parti pour la première Guerre mondiale, à plus de 6000 km de Dakar. Sidy Ahmed savait qu’il ne reviendrait pas, qu’il trouverait la mort sur le champ de l’honneur, en 1916. Au moment de faire ses adieux, il a alors dit à son frère Babacar Sy : « Tu seras le khalife de ton père (Maodo Malick Sy) ». Puis l’accompagnera de sa bénédiction et de prières pour sa mission future.

57 ans de vie et de bonnes œuvres

Né en 1900 et mort en 1957, Mansour Sy, père de l’actuel khalife, était âgé de 22 ans au décès de son père El Hadji Malick Sy. Il est, pour rappel, le frère cadet de Babacar Sy, et est du même père et de la même mère que Dabakh.
Lundi 25 mars 1957 : rappel à Dieu de Serigne Babacar Sy. Le vendredi suivant, Mansour qui devait être intronisé pour recevoir les condoléances et ensuite prendre la relève, a appelé Abdou Aziz Sy Dabakh, lui a donné des instructions et l’a chargé de diriger la prière. C’était le 29 mars de la même année, au crépuscule de sa vie. Cette injonction était une manière d’initier Dabakh aux nouvelles fonctions dont il aura la charge. De lui passer le flambeau étant donné que Mansour ne mettra pas longtemps à rejoindre Babacar et El Hadj Malick Sy dans l’autre monde.
D’ailleurs, c’est dans la soirée du vendredi qu’il rendit l’âme, soit quatre jours après. Revoilà Tivaouane endeuillée en moins d’une semaine. Et c’est dans ce contexte de deuil qu’advint l’intronisation de Dabakh à la tête du califat.
Pendant 57 ans de vie et de bonnes œuvres dévouées au Seigneur, Serigne Mansour s’était illustré par sa dimension humaine.

Il avait pris sous sa coupe un de ses homonymes, Mansour Mbaye, le célèbre communicateur traditionnel. Sur terre, le chef religieux ne laissera qu’un fils, du nom de Babacar dit Mbaye Mansour, et une fille du nom de Sokhna Fatou Sy Mansour, devenue la première épouse de celui qu’on surnomma « Borom Daradji » (4e khalife des tidianes).
La mère de Serigne Mbaye Sy Mansour, Sokhna Aminata Seck, est issue d’une grande famille de Saint-Louis. Elle est la fille de Doudou Seck Bou Mogdad, un grand notable de Saint-Louis, renseignent nos sources.

L'épouse du khalife, première femme chef de quartier

Aux côtés de chaque grand homme, une grande dame ! Sokhna Aida Sy, actuelle épouse de Serigne Mbaye Sy-Mansour, ne fait pas exception à la règle. Fille d’El Hadji Abdou Aziz Sy Dabakh, elle est la première femme chef de quartier, au quartier dénommé Cheikh Ahmed Tidiane Chérif situé près de la Senelec, à l’entrée de la ville de Tivaouane. Un quartier moderne qui a connu une extension, devenu aujourd’hui l’un des quartiers les plus viabilisés de Tivaouane.
À l’Hôpital « Mame Abdou Aziz Sy Dabakh » qui porte le nom de son père, Sokhna Aida Sy est connue pour ses œuvres de bienfaisance. Elle y convoie chaque jour des repas destinés aux malades, et ce depuis plus de 20 ans, gratuitement, bénévolement, en toute discrétion. Avec la bénédiction de Serigne Mbaye Sy-Mansour, témoigne son entourage. Une manière pour elle de perpétuer l’œuvre caritative de son père, Dabakh, dont l’hôpital de Tivaouane porte le nom.

Un intellectuel, une forte personnalité

Né en 1932, le nouveau khalife général des Tidjanes est un lettré, un intellectuel. Il a fait ses humanités au Sénégal avant de s’envoler au Caire (Egypte) pour y poursuivre ses études supérieures. Versé dans les sciences islamiques à l’image de Mame Aziz Dabakh. Une forte personnalité. « Il a toujours vécu simple, jamais le culte de la personnalité, confie un proche. Dabakh avait intronisé Mbaye Sy Mansour imam, bien des années avant son décès (1997), pour diriger les prières de Tabaski et Korité. Mbaye Sy Mansour était le gardien du temple, très disponible mais ferme sur les principes. Ferme sur les principes de l’islam et de la charia, très aimable et pondéré. Il a le sens de la mesure, il est très discret et n’aime pas les protocoles. »
Inhumé aux côtés d’El Hadji Malick Sy
Pour ces personnes qui l’ont côtoyé de près, l’actuel khalife est « très fidèle en amitié, il convoie beaucoup de pèlerins à la Mecque, notamment les anciens amis de son père auxquels il est resté très attaché. Il accorde beaucoup d’importante à l’héritage, au legs de ses ancêtres. Son père est le seul membre de la famille à être inhumé dans le même caveau que El Hadji Malick Sy. Tout un symbole ! », fera constater un membre de la famille.
À Tivaouane, soufflent des proches, « Mbaye Sy Mansour a toujours été associé à toute prise de décision. C’est aussi quelqu’un qui a toujours gardé son équidistance avec les pouvoirs publics et il n’aime pas la langue de bois ».
À titre d’exemple, quand il a reçu une délégation de l’Assemblée, dernièrement, il n’a pas hésité à asséner ses vérités à l’endroit de toute la classe politique sénégalaise. Un franc-parler qu’il a réitéré ce dimanche 24 septembre 2017 devant des milliers de personnes, lors de son intronisation au troisième jour des obsèques d’Al Amine, moment choisi pour mettre en garde les auteurs de médisances qui s’aventureraient à lui rapporter des propos sur leurs semblables.

Ni privilèges ni protocoles

Un père modèle, Mbaye Sy Mansour marche sur les traces de ses parents et grands-parents. « Ses enfants ont reçu une très bonne éducation : de l’aîné Maodo Sy à tous les autres, renseigne-t-on dans on entourage. Mbaye Sy-Mansour est un père qui met tous les enfants sur le même pied d’égalité. Il ne fait pas de distinction entre ses propres enfants et ceux des autres. L’humilité est un de ses traits de caractère. Même pendant le ‘’bourde » (assemblée religieuse qui réunit des milliers de fidèles), tout le monde est au même niveau, assis par terre. »
A la fois frère et oncle de Al Amine, sa fermeté est connue de tous. «Serigne Abdou Aziz al Amine était le seul à pouvoir faire fléchir sa position sur certaines questions de principe. Mansour lui accordait à son tour beaucoup de faveurs quand il s’agissait de se laisser convaincre», poursuit notre interlocuteur.
Un homme très cultivé, il voyage en Europe annuellement, mais prend en charge ses propres déplacements au plan financier. Très autonome comme son père, il inspire respect. C’est un rempart et il n’aime pas l’hypocrisie. Mais il entretient de très bonnes relations avec toutes les familles religieuses du pays. Mbaye Sy-Mansour, c’est quelqu’un qui n’a jamais été demandeur de quoi que ce soit. Il a toujours refusé les privilèges», précise un autre. Son califat entamé ce 24 septembre 2017, s’inscrit dans la continuité de l’oeuvre d’El Hadji Malick Sy, de Dabakh, de son père. En somme, il est la synthèse de El Hadji Malick Sy.

Source : Setal.net

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Mawlaya Abdoul Aziz SY

MAWLAYA ABDOUL AZIZ SY AL AMINE

Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine a été le Khalife général des Tidianes de mars à septembre 2017. Il a succédé à son frère Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum avant d`être rappelé à Dieu 6 mois plus tard (le 22 septembre 2017).Fils du 1er Khalife de Maodo, Serigne Babacar Sy (rta) et de Sokhna Astou Kane (ra), Serigne Abdoul Aziz Sy Amine est né en 1928 à Tivaouane et il a fait ses premières classes en même temps que ses frères, Sergine Mansour (ra) et Sergine Cheikh actuel khalife des Tidiane, auprès de Sergine Alioune Gueye (ra).Il est le 6iéme Khalife général des Tidianes, après son Illustre Père Khalifa Ababacar Sy qui le fut du 27 Juin 1922 au 25 Mars 1957, Seydi Mouhamadou Mansour Sy qui ne fut Khalife que quatre jours du 25 Mars au 29 Mars 1957, Seydi Abdoul Aziz Sy Dabbakh qui le fut du 25 Mars 1957 au 14 Septembre 1997, Serigne Mouhamadou Mansour, du 14 Septembre 1997 au 09 Décembre 2012 et Seydi Cheikh Ahmed tidianes y Al Makhtom du 09 Décembre 2012 à ce 15 Mars 2017. 

Mais au-delà de l’héritage mystique et de sa dimension d’illuminé, Serigne Abdou Aziz Al Amine est une synthèse vivante de Mame Khalifa et de son homonyme Mame Dabakh. 

Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine succèda à Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Al Makhtom le 15 Mars 2017. Ils sont tous les deux fils de Seydi Khalifa Ababacar Sy (1885-1857) et Sokhna Aissatou Kane (1990- 1965), fille du Moukhaddam El Hadji Hamid Kane. Né en 1927, après la venue au monde de son défunt successeur, Al Makhtom né le 29 Décembre 1925, Al Amine est un produit de l’Ecole coranique de l’érudit Serigne Alioune Gueye (1896-1958), qui fut un compagnon de Seydi Hadji Malick Sy et un vigile de l’enseignement mystique de son père Seydi Khalifa Ababacar Sy. C’est de celui-ci qu’il a reçu la bénédiction de la communauté Tidiane de Tivaouane grâce aux étroites relations de confiance qu’il entretenait avec lui. Ayant été longtemps Porte-parole des Khalifes qui se sont succédé, de Mame Dabbakh à Al Makhtom, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine est un mystique illuminé dont la profondeur du charisme se lit à travers son regard immuable et acéré qui rend compte d’une maîtrise absolue de tout ce qui cerne la Nation et concerne l’Homme.

Curriculum Vitae :
Son esprit d’ouverture, son sens des relations humaines, son esprit de citoyenneté et sa perception de la République sont permanemment raffermis par son patriotisme inextricable à l’enseignement islamique. « hubul watane, minal imaan », (aimer et croire en son pays est un acte de foi), est le paradigme qui a toujours été son viatique. Médiateur, modérateur, conciliateur et unificateur, il fait de l’unité de la famille de Maodo, de la communauté musulmane et de la Nation la finalité de son action.

C’est en 1968 qu’il initia le Coskas, (Comité d’Organisation Khalifa Ababacar Sy), cette dynamique structure de disciples vêtus en vert, couleur de l’Islam, lors des Gamou et autres Ziarra, Al Amine est une Guide religieux qui tient à l’ordre et à la discipline. Modeste, sobre, austère et frugal, il est une forte personnalité religieuse inextricable à l’esprit d’avant-garde, d’anticipation, d’organisation et de méthode. Il est Mystique et dégage, comme Serigne Abdou Aziz Sy Dabbakh, un docte charisme et une puissance hypnotique. Son autorité est forte et sa parole pèse. Dialecticien cérébral, homme de vérité animé d’une sagesse innée, il a hérité de Seydi Khalifa Ababacar Sy la clairvoyance et l’altruisme, et de Seydi abdoul Aziz Sy Dabbakh la générosité et le sens des relations humaines. Il couve et couvre, étant la symbiose de vertus inextricable à l’Unicité et à la Souveraineté divine.

Asfiyahi.Org

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Seyid Cheikh Ahmad Tidjane SY

Cheikh Ahmed Tidiane SY "AL MAKTOUM"

Serigne Cheikh Ahmad Tidiane Sy Maktoum tire un double privilège de son état-civil : la Tidjaniyya, confrérie soufie, est fondée par son homonyme, l’Algérien Aboul Abbas Ahmad At-Tidjani (1737-1815), puis largement propagée par son grand-père, El Hadji Malick Sy, hagiographe du prophète Mohamed (PSL). Natif de Saint-Louis comme son père, Ababacar Sy, khalife des tidjanes de 1922 à 1957, dont il est le troisième fils. Il laisse apparaître le parcours d’un guide spirituel qui s’est affranchi du conservatisme, propre à l’islam au Sénégal, pour s’efforcer de se donner une identité propre à lui, celle d’un homme d’ouverture. Au-delà de la considération tirée de son ascendance (descendant d’El-Hadji Malick Sy, de l’almamy du Rip et du Bour Sine), son influence dans les milieux musulmans sénégalais est le résultat de son itinéraire personnel. Très tôt, Serigne Cheikh Tidiane a tenté de réformer son entourage familial. Il installe le téléphone pour le khalife et commence à habituer son monde au port de la tenue dite occidentale et aux apparitions publiques. Cette ouverture suscite des controverses. Par exemple, chez les religieux, le bonnet est un élément du complet.

Au cours d’une causerie religieuse, le 26 mai 1950 à Tivaouane, le jeune marabout soutenait : « La religion ne doit pas rendre neutre son sujet aux travaux de réforme mondiale. (…) Apprendre ses devoirs religieux et les mettre en pratique n’exclut nullement les travaux manuels et d’esprit qui conduisent à l’amélioration du sort de l’humanité. C’est là un autre champ qu’il ne faut pas fuir pour aucun prétexte ».

Plusieurs registres, intellectuel, social, théologique, politique et économique, caractérisent son parcours. Cette dimension plurielle marque ses conférences publiques ou sa causerie à l’occasion de la commémoration de la naissance du prophète Mouhammad (571-622). D’ailleurs, depuis près d’une décennie, le cheikh la célèbre, seul avec ses fidèles aux Champ des courses de Tivaouane. Ce Gamou est le troisième organisé, concurremment, à côté de celui de ses frères et celui de ses cousins. La première scission date du début des années 50, suite à un conflit entre Khalifa Babacar et ses demi-frères.

Cette vieille division est intervenue un demi-siècle après le lancement par El-Hadji Malick Sy de la nouvelle impulsion qu’il a apportée à l’anniversaire de la « Mawlidi nabi », en le célébrant avec le « Bourda », le chef d’œuvre de Mohamed Bouchri. Ce sont des écrits panégyriques sur le prophète chantés sur une décade avant la veille du Gamou. Le jour-j, les conférenciers de ces trois pôles commentent le « Khilasu Zahab » ou « Mimiya », oeuvre majeure de leur aïeul sur la vie du prophète.

Tivaouane est l’attraction des musulmans sénégalais à l’occasion de la célébration du Maouloud. Cette commémoration de la naissance du prophète Mouhammad (PSL), la 106ème édition dans la ville depuis qu’elle a été lancée par El-Hadji Malick Sy.

Dans sa formation spirituelle, Cheikh Ahmad Tidiane Maktoum revendique « une fidélité sans faille aux enseignements de Serigne Babacar Sy », son père qu’il prend pour « seul et unique maître spirituel ». 

Toutefois, il ne cache pas une pleine admiration pour son formateur Serigne Alioune Guèye et ses autres professeurs de sciences islamiques, l’imam Moussa Niang et Chaybatou Fall. Aussi, rappelle-t-il souvent son passage entre les mains de son oncle paternel El-Hadji Abdoul Aziz Sy et des leçons de diction de ce savant et pédagogue de renom avec qui il a vécu à Guinguinéo. L’écho des cantiques de Dabbah retentit encore au Sénégal, 10 ans après sa disparition.

Les contemporains de Cheikh Tidiane Maktoum à Tivaouane retiennent de lui « un apprenant surdoué », un talibé qui récitait sans anicroche ses leçons alors qu’il revenait d’autres occupations pendant que ses camarades apprenaient. Déjà à l’âge de 14 ans, il a bouclé prématurément les cycles inférieur et moyen des études islamiques. A 16 ans, il publie son premier livre : « Les vices des marabouts ». Plus tard, il écrivit « L’inconnu de la nation sénégalaise : El-Hadji Malick Sy ». A la trentaine, il effectue son premier voyage à Paris où il vit, bien plus tard pendant cinq ans, une sorte d’exil.

Cette précocité intellectuelle fait de lui qu’il joue les premiers rôles dans l’entourage de son père. Aux toutes dernières années du califat de Serigne Babacar, Cheikh animait, sur sa désignation, le Gamou et il était l’interlocuteur des dahiras (cercles de talibés) et des délégations officielles. En ce moment, comme aujourd’hui d’ailleurs, la famille d’El-Hadji Malick Sy, était en conflit. Après le rappel à Dieu du défunt khalife, Serigne Cheikh se sert de cette influence auprès de son père et de son aura propre auprès des muqqadams (dignitaires) et des fidèles pour revendiquer la légitimité dans la succession. Et depuis, il n’a pas lâché prise !

Cette maturité le met en contact avec les hommes politiques avec qui d’ailleurs les relations évoluent en dents de scie. Il fut le fondateur du Parti de la Solidarité Sénégalaise (PSS, opposition à Senghor), avec divers politiques notamment Ibrahima Seydou Ndao et Me Moustapha Wade, ainsi que le marabout Cheikh Ibrahima Niass. En 1959, la contestation de résultats électoraux jugés « tronqués » par le PSS et le PAI (gauche) vaudra à Cheikh un séjour carcéral.

Des années plus tard, Senghor le nomme ambassadeur au Caire auprès de la République arabe unie (Égypte et Syrie). La fin ne fut pas prospère. Aux accusations de « fautes de gestion » se mêlent celles d’un « rapprochement inquiétant avec les milieux arabo-musulmans ». L’inquiétude venait surtout des autorités françaises et des pro-français dans l’entourage de Senghor. Un fait : le marabout-ambassadeur développait la coopération culturelle et faisait venir des milliers d’ouvrages à destination des arabisants sénégalais.

« Au risque de me répéter, je vous rappelle que votre rôle est avant tout d’étudier et d’organiser la nature qui est en nous et hors de nous, pour l’avènement de la justice, de la bonté et de la paix », déclarait-il au cours d’une conférence religieuse, en mai 1961 à Rufisque.

Avec les régimes successifs avant et après l’indépendance, son parcours politique est parsemé de contacts et de distances. Mais, chez les intellectuels notamment les lettrés en arabe, Serigne Cheikh Tidiane incarne le renouveau dans l’islam au Sénégal. En 1955, le jeune marabout tidjane monte l’Association éducative islamique en même temps qu’il lance le journal « L’islam éternel ». Ainsi, multiplie-t-il les conférences thématiques sur l’islam, la société, la science, la culture et la politique. Son vieil auditoire se souvient de celle portant sur « Islam et négritude ».

« En lui, Cheikh Tidiane, s’est réalisée la double quête de l’ « ‘Insanoul kamil » (l’homme parfait) dans la perspective islamique : cet être spirituel qui vivra pour Dieu seulement en duo avec l’être terrestre qui travaillera et se battra comme s’il ne devra jamais quitter ce bas monde », écrivait, dans le journal Le Monde Islamique, en octobre 1995, Cheikh Abdoulaye Dièye.

« Poète moi-même, j’ai déjà trop jeune été émerveillé par la pureté et l’originalité de son style et la noblesse que véhiculait sa poésie. Son tout est poème, finesse et intelligence et le perçoit bien à travers ses sorties. De son habillement à son gestuel en passant par son verbe évocateur », ajoutait le défunt religieux et homme politique sénégalais.

Mystique, intellectuel et politique, Cheikh Tidiane garde à son tableau de chasse la figure de l’homme d’affaires. Producteur d’arachides dans le Saloum (centre), il s’est ensuite intéressé à l’industrie (huilerie et tomate conservée) avant de devenir actionnaire majoritaire dans l’unique cimenterie du pays à l’époque, la SOCOCIM à Rufisque. Sa brouille avec le régime d’Abdou Diouf lui vaudra bien des ennuis dans ce portefeuille. Aussi, sont évoqués ses intérêts passés dans les secteurs du transport.

Aujourd’hui, le poids de l’âge et l’étendue des responsabilités le confinent à plus de retrait que jamais. N’empêche, ses détracteurs voient toujours son inspiration à travers les manifestations du Dahira moustarchidin wal moustarchidati, le mouvement de jeunes dirigés par son fils Serigne Moustapha Sy.

Bacary Sambe, docteur en sciences politiques et chercheur à la Maison de l’Orient méditerranéen, Université Lumière Lyon 2, relevait dans un article que « Cheikh Ahmed Tidiane Sy Maktoum fut, lui aussi, présenté par les éditions Dâr Makbat al-Hayat de Beyrouth en ces termes : il est actuellement parmi les hommes qui œuvrent pour l’intérêt des musulmans et de l’humanité. Il bénéficie de l’estime et de l’amitié sincères de tous les leaders du monde arabe. Ils l’estiment pour sa vision, ses qualités humaines et sa sagesse politique ».

Dans une analyse datée de septembre 1995 consacrée aux relations entre l’islam et le monde occidental, suite à une appréciation positive du Prince Charles d’Angleterre sur la contribution de la religion musulmane dans le progrès de l’Europe, Cheikh Tidiane Sy le soutenait ainsi « Ce n’est pas parce qu’il y a des incultes parmi les Occidentaux et des révoltés parmi les Musulmans que tout doit s’écrouler. Il faut aider les uns et les autres à être moins récalcitrants ».

Cependant, après le déclenchement de la guerre en Irak, par les forces anglo-américaines, le chef religieux sénégalais avait vivement protesté contre les divers soubassements de l’attaque armée. Le jeudi 15 mai 2003, à l’occasion du Gamou, il plaidait pour une réforme des systèmes internationaux. « Les systèmes financiers, politiques et religieux sont tous mal fichus. On ne peut pas mondialiser la bêtise ! Le constat d’échec des systèmes est patent. Ceux qui prônent la mondialisation, eux-mêmes, s’y perdent tous les jours ».

« L’homme est le premier projet de Dieu et sa dernière créature. A travers lui, le Seigneur témoigne de son omniscience que tout fidèle doit méditer. Le règne de l’aveuglement généralisé rend nécessaire pour le musulman un retour aux sources divines : Allah, le prophète et le coran. Tout ce qui peut sauver l’être humain, c’est sa détermination à prêter attention aux pouvoirs du Seigneur et Dieu a fait de son envoyé (le prophète Mouhammad) un sol vierge pour l’avènement du coran ».

Au dernier Gamou, le 1er avril 2007, Serigne Cheikh Tidiane Sy Maktoum invitait les adultes, en particulier les maîtres coraniques, à savoir « se comporter convenablement avec les enfants, à être gentils avec eux ». « Il y en a qui ne savent que gronder ou violenter les enfants alors que cela ne se fait pas. Tout comme il est formellement interdit, en islam, de transformer les enfants en mendiants errant en guenilles dans les rues. D’ailleurs, pour faire exaucer un vœu personnel, passons par les enfants ».

Serigne Cheikh, c’est surtout la maîtrise de la parabole comme méthode d’éducation allusive. Il la couple souvent avec l’humour ou la dérision. « Tâchez-vous d’apprendre l’arabe classique, la langue du prophète qui est aussi celle de l’au-delà parce qu’on n’y parlera ni le français ni je ne sais quoi ».

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Serigne Mansour SY

SERIGNE MANSOUR SY "Borom Daara Yi"

Premier des petits-fils d’El Hadj Malick Sy à devenir Khalife Général des Tidianes, Serigne Mansour Sy a passé toute sa vie dans l’enseignement-apprentissage. Son dévouement sincère est sans limite à l’enseignement du Coran, à la jurisprudence islamique et à la sunna prophétique. Sa maîtrise de la Sîra nabawiyya (histoire du prophète Mouhammed) est sans égale. Né le 15 août 1925, Serigne Mansour Sy aura marqué le cœur des fidèles Tidianes jusqu’à sa disparition en décembre 2012.
Devenu Khalife Général des Tidianes le 14 septembre 1997 après le rappel à Dieu de son prédécesseur à la charge du khalifat, Serigne Mansour Sy prend le legs de Maodo et continue d’œuvrer dans le même sens que son oncle Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Né dans la région de la Presqu’île du Cap-Vert, Borom Daara Yi est issu des grandes familles Léboues de par sa mère Sokhna Aïssatou Seck. Le saint homme ne manquait jamais de rappeler ses origines léboues si fièrement.

Le surnom de « Borom Daara yi » s’explique par le fait que, dès sa prime jeunesse, Serigne Mansour Sy est affecté à la medersa de Tivaouane et est investi de la mission de formation et d’éducation. Ainsi, il est parvenu à former un nombre énorme d’érudits. 

Connu pour sa finesse d’esprit, alliant amour et humour, l’homme savait tenir en haleine son audience. Dans les grands rendez-vous religieux tels que le maouloud, célébration de la naissance du Prophète de l’islam, Serigne Mansour se distinguait de par la clarté de sa compréhension approfondie du Coran et de la Sîra. Aucune parcelle du livre d’El Hadji Malick Sy, « Xilaasu Zahab » n’a été épargnée par le grand conférencier qu’il fut, avec ses « sama maam neena » (mon grand-père a dit).

Serigne Mansour, le bouclier de l’islam

Infatigable défendeur de l’islam, Serigne Mansour Sy n’hésitait pas à monter au créneau quand la religion se faisait attaquer. En 2006, le Khalife Général des Tidianes avait publié un texte de 52 pages où il en appelait à l’adoption d’une convention internationale respectant et garantissant la liberté de culte en mettant fin aux insultes contre les religions révélées. Mieux, Borom Daara Yi était l’une des rares personnalités religieuses à dénoncer les caricatures faites sur le Prophète, bien avant même les attaques contre Charlie Hebdo. A ces personnes qui attaquaient le prophète, il répondit par un poème éloquent dont voici un extrait :
« O bande ! Que soient anéanties vos mains qui font la caricature de la pleine lune, le secret de l’humanité.
Que vos mains soient paralysées ! Mauvais est ce que vous nourrissez comme haine dans vos cœurs, aussi ardente qu’une braise !
Vos espoirs sont déçus, vos efforts vains et vous vivez une vie d’agresseurs par déception.
Vous tentez de leur nuire, lui et sa religion, mais ce sera sans succès, malgré vos mauvaises intentions.
Vous avez osé le caricaturer, mais peut-on dessiner une lumière que l’œil est incapable de regarder ».
Serigne Mansour Sy Borom Daara Yi a rendu l’âme la nuit du 8 au 9 décembre 2012, laissant orpheline toute la communauté musulmane en général et Tidianji en particulier.

 

Sop Naby France.

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Serigne Moustapha SY Djamil

Serigne Mouhammadou Moustapha SY "DJAMIL"

L’on raconte que lors de son baptême, son doigt a accroché le chapelet de Cheikh Seydi El Hadji Malick SY (Radiya Laahou Ta’ala Anhou). Ce dernier s’est penché vers son grand-père Mame Malick SALL pour lui dire : « il ne veut pas lâcher mon chapelet ».

Mame Malick Sall sourit et lui répond : « donnez-lui ce qu’il réclame, Maodo Malick ! » Maodo Malick posa sur lui un regard plein de douceur et d’admiration et dit : « Ha’zaa houwa! » (3 fois) : « C’est lui ! » ou « le voici ». Puis il ajouta : « Dieu m’a accordé tout ce que je désirais sauf une chose… » Mame Malick SALL, intrigué, de s’enquérir : « reste-t-il quelque chose que le bon Dieu te doit à toi Maodo Malick ? »

Maodo Malick, la voix pleine de regrets répond : « je voudrais tellement être le Témoin de son temps, mais je sais que cela Dieu ne me l’accordera pas ! ». Son père Cheikhal Khalifa Ababacar SY dira de lui : « Moustapha est le domaine réservé de Dieu, nous en avons seulement la garde ».

J’en jure par l’exemplarité de ta vie que personne n’atteint à ta dignité et que les trois « miroirs » de Dieu te sont rendus dignes d’amour. 

Oh ! Lecteur, veux-tu que je te dise à quels « miroirs » je fais allusion ? Si tel est ton désir sache, qu’au commencement, avant que la lumière d’Éternité ne jaillisse sur la page du destin, « alors Dieu était et rien d’autre que lui n’était » (Haïçu Kana llâhu wa lam yakoun ma’ahou shaïoun »). Allâh, l’unique et Un (Allahou wâhidoul ahad), dans son insondable Solitude et sa Puissance Absolue (Qudratuhul mutlaqatu) s’auto-louait ou s’auto-glorifiait à travers « trois miroirs-attributs » : 

Jamâluhul mutlaqu (sa beauté inconditionnée) ;

Jalâlul izzati (sa Majesté splendide) ;

Kamâlul azamati (sa Perfection Incommensurable).

Oh ! Lecteur, veux-tu en savoir davantage ? Je te renvoie à Cheikhal Khalifa Ababacar SY qui mieux que quiconque, a magnifié ces trois « miroirs-attributs » dans son huruf. Dès le troisième vers de ce poème, il dit :

« Lakas sanâ wal izzou wal kamâlou, Lakaç çanâ wal hamdou wal jamâlou ».

 « T’appartiennent la Transcendance, la Magnificence et la Perfection. Te reviennent la Gratitude, la Louange et la Beauté. » Plus loin, il ajoute :

« Allâhou akbarou wa azza jallâ subhâna man jalâlehou tajallâ »,

« Dieu est Grand et sa Majesté est manifeste, Exalté soit celui dont la Majesté s’est manifestée par elle-même ! ».

Moustapha (l’Élu) avait les yeux rivés sur ces trois « miroirs-attributs » de Dieu. Il était extérieurement avec la société des hommes, spirituellement, dans l’intimité et la retraite avec le Vrai. El Hadji Abdoul Aziz SY ne s’y est pas trompé lui qui, dès 1924, alors que Moustapha n’avait que huit ans, lui donna le surnom de « Seydi Djamil », « Seigneur du Beau » ou « Beau Seigneur ». Surnom qui préfigurait son destin. Car comme nous l’expliquent les Grands Maîtres (Arbâbul qaqqîqati) du Tassawuf : « l’être parfait ou l’homme parfait (Al insân al kâmiI) d’entre les gens d’Allâh (Awliyâhu), dans sa qualité la plus totale, opère son ascension graduelle dans la beauté. Et cette ascension se réalise dans la perfection la plus accomplie.

Sa beauté est toute majesté et sa majesté est toute beauté. « Et Jamil de renchérir : « le Beau Absolu (Jâmil Alal Itlaq) est le Seigneur, Maître de l’éclat et des grâces. Toute beauté ou perfection qui se manifeste à tous les niveaux est une émanation de sa beauté et de sa perfection rayonnante ».

La beauté et la perfection de ceux qui possèdent un « rang » élevé (Martaba) sont un reflet de ce rayonnement.

Pour ma part, je le nomme « Seydi Djamil wa Jalîl wakâmil », « le Beau, le Majestueux, le Parfait » à cause de la force émanant du pouvoir (Sultân) de sa beauté. Il mérite véritablement d’être appelé ainsi car, en toute chose, « il contemple le vrai (Al haqq) d’une vision véritable (haqqan lyânan) et reste conforme au bien dans son comportement et ses qualités. Il connaît Allâh (Subhânaka wa ta’ala) en toute foi et certitude et son œuvre avec évidence et explication qui s’y affère. Il se maintient par les présences Contemplatives (Sawâhid) conférées par la crainte révérencielle (Hayba) et la majesté (Jalâl), il en acquiert un surcroît de proximité, de nobles et de surabondance (Ifdâl). Un tel homme est la Vérité façonnée dans une forme créée ou bien il est créature réalisant les significations divines et cela en toutes circonstances et déterminations, en tous propos et en toutes décisions (Taqrîr). Il répand dans la terre de son existence la lumière du soleil des principes intelligibles. Il est le Ciel et la Terre, la longueur et la largeur, » 

Tous ceux qui ont approché Seydi Djamil ont eu le privilège d’être filmés par les anges sans le savoir.

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Serigne Habib SY

Serigne Habib SY Malick

El Hadj Habib Sy fils benjamin de Maodo et de Sokhna Safiétou Niang est né en 1906.Il fut formé à la Zawiya de Tivaouane en même temps que les talibés de son père ce qui lui a valu d’être parmi les meilleurs intellectuels de l’Afrique Noire car détenant toutes les connaissances enseignées à Tivaouane.A l’image de son père, El Hadj Habib Sy vivait à la sueur de son front, refusant ainsi de vivre des hadiyas des talibés ainsi il était un grand cultivateur et commerçant.Sur le plan politique, El Hadj Habib Sy, s’est placé dès le début sous l’obédience de son frère Mansour Sy et accorde toutes ses sympathies politiques au mouvement Socialiste Sénégalais de M. Lamine Gueye. Depuis le décès de ses deux frères aînés, il suit les directives du nouveau Khalife Abdoul Aziz dont il reste le fidèle supporter.II était modeste, discret et surtout très effacé ou plutôt il savait s’effacer devant ses frères aînés. C’était sa façon à lui d’assumer l’héritage de son père et de renforcer l’esprit d’équipe et de famille si nécessaire à l’unité de Tivaouane.

Ses apparitions furent plutôt rares puisqu’il choisit de vivre souvent à l’extérieur et de consacrer l’essentiel de son temps à prêcher la bonne parole et à cultiver la terre. 

En cela, El hadji Habib Sy ne faisait qu’emboîter le pas à son père qui développa à Ndiardé une expérience fort originale: la transformation des talibés en cultivateurs productifs.

Fin lettré comme tous les fils de Mado, El Hadj Habib ou Thiat, comme aimait à l’appeler affectueusement sa famille, a laissé à la postérité, des écrits de belle facture qui font l’émerveillement des fins lettrés mais aussi la fierté de la grande école de Tivaouane.
Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d’humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d’effacement, de dévouement et de dépassement.

El Hadji Habib Sy attaché au culte de l’humilité et de la vérité – qu’il savait dire et au nom de laquelle il mettait un point d’honneur à combattre toute forme d’injustice, a honoré, à sa façon, l’illustre famille à laquelle il appartient et, bien entendu, la Tarikha tidiane dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué.

Né en 1906 à Tivaouane, il a été formé dans la « daara » de son père, Mawdo Malick SY, qui l’initia très tôt à la mystique tidjane. Ayant assimilé toutes les leçons sans lesquelles aucune ascension vers la sainteté n’est possible, Sergine Habib SY devait entreprendre une salutaire action consistant, au-delà du Sénégal, à porter loin la parole de Dieu. Aussi, il figurait parmi les chefs religieux sénégalais ayant le plus de talibés dans les pays de la sous région.
Serigne Habib SY était partout connu en Afrique de l’Ouest, surtout en Gambie où ses inconditionnels se comptent par milliers. Ceux-ci, comme leurs condisciples sénégalais, voyaient à travers leur guide religieux, un modèle de croyant. En effet, vis-à-vis de Dieu, il avait le souci d’appliquer scrupuleusement les recommandations et d’éviter totalement les interdits.

A l’endroit du Prophète Mouhamed (PSL), Serigne Habib Sy n’a jamais entrepris d’innover dans la Sunna, s’évertuant à observer rigoureusement les enseignements du Meilleur de Tous (PSL).
Fin lettré comme tous les fils de Maodo, El Hadji Habib a laissé à la postérité des écrits de belles factures qui font l’émerveillement des autres lettrés mais aussi la fierté de la Grande Ecole de Tivaouane.

El Hadji Habib SY s’attachait au culte de l’humilité et de la vérité qu’il savait dire au nom de laquelle il mettait un point d’honneur à combattre toute forme d’injustice, à honorer à sa façon l’illustre famille à laquelle il appartenait et bien entendu, la  » Tarîqa Tidjane  » dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué. Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d’humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d’effacement, de dévouement et de dépassement. Son rappel à Dieu, en 1992, à Paris, est jusqu’à présent une blessure difficile à cicatriser à Tivaouane. En témoignent les inconditionnels qui, fréquemment, viennent se recueillir près de sa tombe, visiter sa famille et se souvenir. Serigne Habib SY, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était la probité faite homme.

De son vivant, le fils cadet de Mawdo Malick a profondément marqué les fidèles qui aimaient le citer en exemple pour ce qui est de la constance et de la permanence dans l’adoration de dieu. Les méditations auxquelles il s’adonnait régulièrement limitaient ses interventions en public. Mais à chacune de ses sorties, Serigne Habib a montré qu’il s’avait bien relayé ses aînés dans la délivrance du message de la maison de Tivaouane dont la préoccupation est d’aimer, de célébrer et de suivre en tout le Prophète Mouhamad (PSL).

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El hadj Abdoul Aziz SY Dabagh

EL HADJI ABDOUL AZIZ SY DABAGH

El Hadj Abdoul Aziz Sy ,quatrième fils d’El Hadj Malick Sy, est né en 1904 de Sokhna Safiétou Niang. Il eut la chance d’être éduqué par son père , ses grands frères et les Moukhadams de son père. Fort de sa formation à l’université de Tivaouane où professaient tout ce que comptait le Sénégal comme de meilleurs enseignants, El Hadj Abdou Aziz Sy fit comme son père des voyages afin de voir ce qu’il y a dans les autres contrées du pays .Ainsi il partit voir un des compagnons de Maodo Serigne Hady Touré.Pour parfaire sa culture, il fréquenta plusieurs centres d’excellence, notamment celui de Mbacoumé, dans le Cayor puis en 1930 à l’age de 26 ans il partit à Saint- Louis qui était un passage obligé de tout érudits, il y resta jusqu’en 1937 chez Serigne Birahim Diop .Il entreprend le pèlerinage à La Mecque avec son ami Lamine Gueye en 1947. Il acquiert rapidement une réputation de poète et de chanteur en dirigeant les Chœurs des talibés de son père ce qui contribuera à lui assurer une solide popularité parmi les membres de la confrérie.

Le rassembleur de toutes les forces sociales ,philosophe, moraliste et poète, il faisait autorité de par sa sagesse et sa culture.

Dans ce Sénégal pré et post-indépendance traversé par tous les courants et où tout le monde cherche à se mettre devant, « Dabakh » (qui est bon)a choisi d’être à l’écoute et au service des hommes. Donc à équidistance des leaders politiques selon certaines sources proches de la famille, tout en lui était simplicité, humilité, générosité et disponibilité. En somme, il rassurait.

Le citoyen

Serigne Abdoul Aziz Sy, c’est aussi le républicain qui n’hésite pas à s’impliquer en temps de crise pour aplanir les divergences entre forces sociales. Le sage de Tivaouane n’était pas un homme qui se taisait quand sa société était en danger. Face aux menaces qui guettent ses compatriotes, il a toujours demandé aux chefs religieux de tenir un langage de vérité à leurs fidèles. Au pouvoir temporel, il a toujours rappelé que rien n’allait plus dans ce pays en raison des hommes faux, corrompus et malhonnêtes exploitant honteusement les populations.

Dans le domaine économique, Abdoul Aziz n’échappe pas à la règle et tire de ses fonctions d’appréciables subsides. Il possède plusieurs concessions agricoles, en particulier dans la région de Saint-Louis, dont l’exploitation est assurée par ses talibés.
Il s’illustra non seulement par son érudition mais aussi par ses prêches, son engagement pour la cause islamique, ses nombreux écrits en arabe et une importante biographie de son père, El Hadj Malick Sy.

Pacifique dans l’âme, humble, courtois et discret, Serigne Abdou Aziz a su tisser dans les pays arabes, notamment au Maroc et en Arabie Saoudite, un tissu relationnel très dense, avec un seul et unique objectif: cimenter la Umma islamique.

Effacé, bien qu’eût atteint les limites de l’imaginable. il s’est toujours considéré, preuve d’une rare modestie, comme un simple disciple parmi ceux de son vénéré père. Par son attachement à l’esprit et à la lettre du Coran et de la sounah, il fut l’exemple achevé du soldat de la foi. Par sa présence rassurante, il a su relever, avec beaucoup d’humilité, son illustre prédécesseur. Par la grâce de Dieu, il a été des serviteurs du Prophète qui ont élevé la tolérance au rang de sacerdoce. S’étant toujours préoccupé de la formation religieuse et de l’éducation de base des croyants, Serigne Abdou s’est fait un honneur de contribuer à l’unité et à la concorde entre confréries.

Fervent partisan de la paix, il s’est personnellement investi pour en appeler à l’union des coeurs et des esprits.

Parler de Serigne Abdou, quelque angle que l’on puisse prendre, ne revient qu’à une chose : « daa baakh » (c’est un homme de bien). Après avoir veillé quarante (40) ans sur l’héritage et le temple de Maodo, il est rappelé à dieu le 14 septembre 1997coicidant avec un brouillard qui a durer toue la journée et pourtant on était en été ce que tout le monde voyait comme étant un signal fort Il était la seule personne dont tout le monde était d’accord.

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EL Hadji Mansour SY

EL HADJI MANSOUR SY (Muhjibal Qhawmi)

Troisième fils de El Hadji Malick Sy, Serigne Mansour vit le jour en 1900 à Tivaouane. Très tôt, son intelligence, sa capacité de discernement et sa maturité révélèrent sa très grande envergure.  
C’est ainsi que son père l’ envoya à la Mecque, pour prier le Bon Dieu de mettre fin à la deuxième guerre mondiale.  
Doté d’une vaste culture, il se fit un point d’honneur de présider des conférences religieuses et de remplir les mosquées d’âmes nouvelles. 

Mais le destin, hélas insondable, n’a pas permis aux nombreux talibés tidjanes de s’abreuver à cette source intarissable que fut Serigne Mansour Sy.

Il disparut en effet le 29 mars 1957, soit quatre jours seulement après le rappel à Dieu de Seydi Ababacar Sy. D’aucuns crurent alors que la tarikha allait connaître une longue période de léthargie.  

Mais, c’était sans compter la Miséricorde Divine qui gratifia la communauté Tidjane d’un soufi, imbu de paix sociale, discret, courtois et doté d’une culture encyclopédique pour veiller sur la tarikha et l’héritage de El Hadji Malick Sy. 

Par sa présence rassurante, son attachement à l’esprit et à la lettre du Coran et de la Sunna, Serigne Abdoul Aziz Sy, affectueusement appelé Moulaye Dabakh, a su relever avec beaucoup d’humilité son illustre prédécesseur.

Par la grâce de Dieu, il a réussi la prouesse d’incarner le modèle achevé du soldat de la foi qui a su élever la tolérance elle respect de son prochain au rang de sacerdoce… 

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Serigne Babacar SY

KHALIFA ABABACAR SY: Le khalife

Il est le symbole de la perpétuation de l’œuvre de Cheikh El Hadji Malick Sy disparu en 1922 dans un contexte de grandes interrogations sur le devenir d’un véritable projet de société et d’une Tijaniyya en mutation eu égard à son urbanisation, son expansion et devant faire face à de nombreux défis.

Au-delà du fait d’avoir surmonté ce que d’aucuns pouvaient voir comme l’obstacle de l’âge, voici le premier Khalife de Maodo, seulement âgé de 37 ans s’imposer comme le référent incontesté de son temps en matière de sagesse et de conseils avisés et toujours constructifs. Référent, il le sera aussi bien pour ses pairs des différentes « maisons religieuses » mais aussi pour une classe politique des plus rompue aux stratégies et aux modes de lutte de l’époque entre un gauchisme révolutionnaire, un syndicalisme montant et un socialisme africain naissant. Serigne Abdoul Aziz Sy Al-Amîn (RTA) ne cessait de confesser que sa plus grande préoccupation était de préserver le legs béni des anciens et y consacrer toute sa vie et son énergie dans le sillage de ses devanciers. C’est cela le défi qui interpelle toute jeunesse se réclamant de l’enseignement de Serigne Babacar (RTA). 

Mais se donne-t-elle assez les moyens d’une telle « mission » pour mériter un tel héritage qui est en même temps une charge ? Cette jeunesse a-t-elle assez pris en compte dans le sillage de Serigne Babacar Sy toute la complexité de la responsabilité de perpétuer l’enseignement de Cheikh El Hadji Malick Sy (RTA) ?

Si Maodo avait été l’artisan d’une islamisation par décentralisation, Serigne Babacar Sy relèvera, à son tour, le défi de la perpétuation et de l’ancrage géographique et social de la Tarîqa ; ayant été celui qui mit sur pied ces cadres de socialisation confrérique avec des déclinaisons multidimensionnelles, socioprofessionnelles, territoriales du quartier à la région en passant par la ville et les plus petits villages (les dâ’ra). 

Serigne Babacar Sy fit émerger au cœur de la haute fonction publique une structure permettant désormais aux cadres de l’Administration que l’on croyait à jamais façonnés par « l’école coloniale » de jumeler harmonieusement carrière professionnelle réussie et cheminement spirituel épanoui : la dâ’iratul Kirâm était née avec comme membres fondateurs la crème du service public de l’époque. Les répliques aussi bien au sein qu’en dehors de la Tijâniyya n’ont, depuis, jamais cessé ; permettant au soufisme sénégalais d’amorcer sa réforme du moins organisationnelle.

Lorsque disparaissait Maodo, le grand intellectuel de la trempe des Serigne Alioune Guèye et de Serigne ChaïbatouFall, Serigne Mbacké Bousso, avait même emprunté la métaphore d’un important « pilier qui s’effondra » (tahaddamaruknu dîni) pour l’islam du Sénégal, tellement Cheikh El Hadji Malick Sy avait entamé une œuvre de réforme non seulement spirituelle mais aussi sociétale ; la rupture avec ce que Serigne Cheikh Tidiane Sy Al-Maktoum appelait le « âda », ces conformismes coutumiers (âda), négateurs des volontés d’accomplissement et de progrès. Serigne Babacar Sy, tel son homonyme, Seydinâ Abu Bakr en 632, donna, par la constance de son action, les gages d’une continuité en poursuivant l’œuvre de redressemaent auquel il ajouta un nouveau style fait de fermeté dans les principes et surtoutl’incarnation de l’éthique.

Au-delà des cinq célèbres recommandations qui, en réalité, dans leur esprit, tenaient lieu d’un simple cadrage n’enfermant point et bridant encore moins l’ardeur et la créativité de ceux qui s’étaient armés de « himma » dans leur perpétuelle « hâl » de s’inscrire dans le mouvement, Serigne Babacar ne mettait qu’une seule limite au déploiement libéré dans le monde social : l’observance de l’éthique.

L’honnête ou le gentilhomme, conscient et digne de sa charge adamique que Serigne Babacar Sy cherchait à façonner à travers les deux piliers de sa Tarbiyya (hâl et himma) devait être surtout épris de moralité. Il ne devait jamais dévier de la vérité, en toutes circonstances, même lorsque ses intérêts voire son être étaient menacés : gor du tiit ba fenn !
L’homme digne et riche, avant tout, de ses valeurs morales au point de cultiver une générosité d’âme le préservant du vice et de la corruption, ne devait être point tenté par les biens d’autrui ou par sa richesse même étalée au point de s’en servir en dehors de la licéité :
L’homme fidèle et loyal, aux valeurs chevaleresques et à la dignité inébranlable devant les vicissitudes d’un monde où le pouvoir et l’avoir tournent entre les mains des désignés du destin d’un temps, devait, selon l’enseignement de Serigne Babacar Sy, avoir le courage et la noblesse d’âme de revendiquer ses amitiés, sa fidélité à ses alliés même d’infortune, sans calcul ni opportunisme, encore moins delâcheté : Gor Du Kham Fakk !
Puisqu’on le décrit tellement fidèle qu’il se réservait de se séparer d’une simple coiffe (son bonnet carré) avec laquelle le temps l’avait lié et que les regards de ses admirateurs n’abandonnaient jamais, dans sa démarche éducative, SerigneBabacar Sy, inscrit la fidélité au cœur de sa charte moralegarante d’un monde éthique : Gor du japp bayyi !
Puisqu’enfin, dans son modèle, la vérité, l’honnêteté, la loyauté et la fidélité constituaient le carré d’As d’un schéma éducatif devant structurer une vie spirituelle et temporelle se fondant ensemble dans l’éthique, Serigne Babacar Sy fit de la constance le maître-mot d’une sagesse devant permettre de sauvegarder les valeurs nécessaires pour faire société : Gor du Soppéku !
Lorsque Cheikh El Hadji Malick Sy s’installa à Tivaouane à partir de 1902, les séquelles étaient encore là d’une société féodale longtemps marquée par le règne de l’injustice sociale et d’une religiosité dans laquelle dominait ce que Cheikh Ahmed Tidiane Sy appelait « âda » avaient imposé à Maodoune nécessaire rupture conceptuelle. La relation entre le disciple et son maître spirituel devait quitter la sphère d’une domination charismatique –comme dirait Max Weber – pour s’inscrire dans la logique d’une filiation a-sanguine et pleinement spirituelle.
Serigne Babacar Sy était le père de tous, aujourd’hui le grand-père d’une jeunesse qui admire ses qualités morales sans l’avoir visuellement admiré dans son élégance d’âme et de personnalité tel que la geste nous le décrit à travers poèmes, chants et inconsolables thrènes.
C’est, justement, par ce lien de paternité universelle, au-delà de la descendance familiale ou de patronyme, que Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al-Maktoum l’interpelle pour renouveler le pacte à durée indéterminée, une allégeance inscrite dans la durabilité d’un lien, lui-même éternel, en dehors de la temporalité limitatrice : Abûnâ Abu Bakrine Wa in kâna fil qabri/Radînâ bihî shaykhan ilâ âkhiri dahrî.(Notre père Aboubacar, même dans la tombe, sera notre guide agréé jusqu’à la fin des temps)

Ce pacte est tellement intemporel que, plus de soixante ans après des jeunes de divers horizons qui ne le connaissent que par son effigie interpellatrice, avec grande soif de spiritualité,le lui renouvelle sans fin.
Mais au-delà de la simple commémoration cherchant, certes, à revivifier le pacte à travers la ferveur du renouvellement d’allégeance, faisant face à des crises multiformes, nous réinterrogeant sur le sens de l’éthique, de la morale mais surtout sur notre réelle volonté d’impulser les dynamiques de changement qu’impose notre temps, notre génération a-t-elle posé assez de jalons qui puissent rassurer sur sa capacité de perpétuer Serigne Babacar, un Sy sublime et inspirant cheikh d’oeuvre ?

Bakary Sambe

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Sidi Ahmad SY

SIDY AHMET SY, l'ainé de Maodo

Fils aîné de El Hadj Malick Sy et de Sokhna Rokhiatou Ndiaye, Sidy Ahmet SY est né en 1881 à Saint- Louis, Il a été initié très tôt à la pratique religieuse par son père. A 8 ans, il est confié à son oncle Abdou Bolli Fall à Gaya où il étudia le coran avec sa sœur Fatoumata et son frère Ababacar, au moment où leur père était à la Mecque.  De Ngambou Thieulé à Ndiarndé, en passant par Rao, Bathias et Keur Bari Sali, Sidy Ahmet s’est toujours distingué par son expertise. Très versé dans le soufisme, il étonnait par des propos dont le caractère prémonitoire n’avait d’égal que l’exactitude avec laquelle ils se confirmaient dans le temps. Grand travailleur, il se distingua par son courage, sa force et sa précocité intellectuelle. Sidy Ahmet fut aussi un grand soufi, il restait des heures tardives de la nuit à prier et à faire des wirds ce qui lui a permis d’accéder à des degrés de spiritualité très élevés. Tous les disciples de son père lui vouaient un grand respect et non parce que c’est le fils de Maodo, mais parce qu’il s’est forgé un respect lui-même.

Par son accord d’aller au front sous la demande de son père, il a pu sauver beaucoup de talibés qu’on a failli envoyer à la guerre.

 El Hadj Malick Sy, toujours fidèle à sa doctrine (ne jamais sacrifier ses disciples sur l’autel de ses intérêts familiaux), préféra envoyer son fils Sidy Ahmet en lieu et place des talibés. Ainsi, il alla au front avec d’autres fils de marabouts comme Falilou Fall fils de Cheikh Ibra Fall.

Il fut vu pour la dernière fois en Grèce en 1916 car il avait tout simplement disparu peu après la prière de la nuit après avoir fait ses adieux à un de ses frères d’armes et disciple de son père. D’ailleurs à la fin de la guerre les Toubabs venaient demander à Maodo où est Sidy Ahmet, Maodo leurs répondit « Je vous le demande vous-même » et puis il déclara : « Il en savait déjà trop pour son âge ».

Ainsi, Sidy Ahmet est devenu le troisième disparu miraculeusement après Issa Ibn Mariam et Cheikh Omar Foutiyou Tall.

C’est ainsi qu’il laissa, bien qu’étant le légitime et potentiel successeur de Maodo, à son frère cadet Serigne Ababacar le soin de garder le legs des anciens. Il avait même prédit, avec plus de dix ans d’avance, le khalifat de Ababacar Sy « Je te dis adieu, titulaire du khalifat. Que ton élévation vers Dieu ne soit jamais interrompue afin que tu puisses te trouver au-dessus de Jupiter et d’Al Faryalayni» (deux étoiles proches de deux pôles).  

Auteur : Dahira Sop Naby France

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