BURD & MAWLID NABY 2024

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PRIÈRE À LA GRANDE MOSQUÉE DE PARIS ET HOMMAGE À TITRE POSTHUME À CHEIKH SEYIDIL HADJI MALICK SY 

PRIÈRE À LA GRANDE MOSQUÉE DE PARIS ET HOMMAGE À TITRE POSTHUME À CHEIKH SEYIDIL HADJI MALICK SY

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Le 24 mai 2024, les hôtes des journées Serigne Babacar Sy à Paris de la Dahira SOP NABY France, composés de Serigne Moulaye Sy Habib, Serigne Abdoul Hamid Sy Al Amine (président Cezat), Serigne Sidy Ahmed Sy Al Amine, Seyidi Ben Cheikh Faye (responsable SOP NABY France) , Pr Mbaye Thiam , Abdoulaye Wane ,Oustaz Fatah Sarr, Serigne Lamine Kane ainsi que d’autres sommités de la Hadara, ont assisté à la prière du vendredi à la Grande Mosquée de Paris. Leur présence perpétue une histoire ancienne et respectée des relations entre les guides religieux sénégalais et la France.

Cheikh Seyidil Hadji Malick Sy était représenté en 1922 par l’un de ses « muqadams  » en l’occurrence Serigne Abdoul Hamid Kane à la pose de la première pierre de la Grande Mosquée de Paris. Pour honorer cette contribution historique, le recteur Chems-eddine Hafiz a souhaité remettre la Médaille des Bâtisseurs des Mosquées de France à titre posthume à Cheikh Seyidil Hadji Malick Sy. La médaille a été confiée à ses petits-fils et arrière petits-fils.

Le recteur a souligné l’importance des contributions de Cheikh Seyidil Hadji Malick Sy à l’islam en France et à travers le monde. Ce fut un moment de grande émotion, symbolisant le lien religieux inaltérable entre la France et le Sénégal et le rôle essentiel joué par les guides religieux sénégalais, à l’image de Maodo dans ce projet.

SOP NABY Communication

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Yawmul ‘ Âshûrâ

YAWMUL ‘ ÂSHÛRÂ

Comme chaque année la Dahira SOP NABY France vous propose une brochure qui permet de mieux cerner la quintessence de « YAWMUL ‘ ÂSHÛRÂ » ( Qu’est-ce que c’est ? Quelles sont recommandations pratiques? Les prières et Zikr à faire ? Les événements qui s’y ont déroulés ? ect…). Il s’agit d’un document pédagogique qui nous aide à profiter entièrement de cette journée.

Cliquez ici pour visualiser ou télécharger le document: YAWMUL ‘ ÂSHÛRÂ

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Partenariat : CEZAT & SOP NABY

Signature d’un Accord de Partenariat entre la CEZAT et SOP NABY France

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La CEZAT, Cellule Zawiya Tijanyya, est heureuse d’annoncer la signature d’un Accord de Partenariat avec SOP NABY France. Cet accord, conclu ce samedi 2 mars 2024, marque le début d’une collaboration fructueuse entre deux institutions engagées dans la promotion des valeurs islamiques et de la solidarité sociale.

Dans le préambule de cet accord, il est rappelé que la CEZAT œuvre activement pour la promotion des vertus de l’Islam, notamment la générosité et le partage, à travers des projets socio-économiques, des initiatives d’inclusion socio-économique des jeunes et des femmes, ainsi que dans le domaine de l’entreprenariat. De son côté, SOP NABY France, en tant qu’association dédiée à la vulgarisation culturelle de l’héritage de l’Université Populaire de Tivaouane en France, s’engage à perpétuer les valeurs de partage et d’éducation, notamment auprès de la jeunesse, en s’appuyant sur une expertise avancée dans la communication digitale.

L’accord repose sur la volonté commune de mutualiser les moyens et les ressources destinés aux œuvres sociales, en développant des partenariats avec des ONG, des organisations communautaires de base et des associations islamiques. Il souligne également l’importance de promouvoir la culture de la solidarité islamique pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, sans distinction de rang social, de conviction religieuse ou d’appartenance ethnique.

Les principes généraux de coopération, définis dans l’accord, énoncent clairement les objectifs et la portée de cette collaboration. Les deux parties s’engagent à travailler ensemble dans le cadre d’un programme de partenariat visant à promouvoir le partage du savoir, la solidarité sociale et la coopération humanitaire, notamment à travers des échanges d’expériences, des actions humanitaires, des activités de sensibilisation et de communication, ainsi que des partenariats pour la recherche de fonds et la réalisation de projets.

Enfin, l’accord souligne l’importance de protéger et de respecter les droits de propriété intellectuelle, tout en encourageant la transparence et la compréhension mutuelle entre les parties.

Cette signature marque le début d’une collaboration prometteuse entre la CEZAT et SOP NABY France, animées par la volonté commune de promouvoir les valeurs de solidarité et de partage, conformément aux principes de l’Islam.

Revivez les minutes de la cérémonie.

 

Source : La CEZAT, Cellule Zawiya Tijanyya

« Veuillez trouver sur ce

lien le communiqué de la Dahira SOP NABY FRANCE sur le sujet « 

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Serigne Babacar SY Mansour

SERIGNE BABACAR SY MANSOUR: le 7e KHALIF

Il est le nouveau khalife des Tidjanes. Surnommé le « gardien du temple », Serigne Babacar Sy Mansour, un homme de lettres, est le fils de Serigne Mansour Sy Malick et petit-fils d’El Hadji Mawdo Malick Sy, le guide la confrérie tidiane et khalife de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif au Sénégal.À la mort de Maodo en 1922, son fils Serigne Babacar Sy prit le flambeau jusqu’en 1957 avant de passer le témoin à Abdou Aziz Sy dit « Dabakh », très tôt initié aux réalités du califat, justement, par le père de Serigne Mbaye Sy Mansour.

Sur les traces du grand-père El Hadji Malick Sy

Pour mieux se familiariser avec la personne du 7e khalife de Tivaouane, il faut revisiter un pan de l’histoire coloniale et remonter à l’époque de la Grande guerre (14-18), lorsque la France sollicita l’enrôlement des Africains pour aller défendre l’ancienne métropole.

El Hadji Malick Sy, son grand-père, autorisa l’enrôlement de son propre fils, Sidy Ahmed Sy. « Je n’envoie pas au front les fils des autres, mais mon fils aîné Sidy Ahmed », déclara-t-il à l’époque.
Voilà donc Sidy Ahmed parti pour la première Guerre mondiale, à plus de 6000 km de Dakar. Sidy Ahmed savait qu’il ne reviendrait pas, qu’il trouverait la mort sur le champ de l’honneur, en 1916. Au moment de faire ses adieux, il a alors dit à son frère Babacar Sy : « Tu seras le khalife de ton père (Maodo Malick Sy) ». Puis l’accompagnera de sa bénédiction et de prières pour sa mission future.

57 ans de vie et de bonnes œuvres

Né en 1900 et mort en 1957, Mansour Sy, père de l’actuel khalife, était âgé de 22 ans au décès de son père El Hadji Malick Sy. Il est, pour rappel, le frère cadet de Babacar Sy, et est du même père et de la même mère que Dabakh.
Lundi 25 mars 1957 : rappel à Dieu de Serigne Babacar Sy. Le vendredi suivant, Mansour qui devait être intronisé pour recevoir les condoléances et ensuite prendre la relève, a appelé Abdou Aziz Sy Dabakh, lui a donné des instructions et l’a chargé de diriger la prière. C’était le 29 mars de la même année, au crépuscule de sa vie. Cette injonction était une manière d’initier Dabakh aux nouvelles fonctions dont il aura la charge. De lui passer le flambeau étant donné que Mansour ne mettra pas longtemps à rejoindre Babacar et El Hadj Malick Sy dans l’autre monde.
D’ailleurs, c’est dans la soirée du vendredi qu’il rendit l’âme, soit quatre jours après. Revoilà Tivaouane endeuillée en moins d’une semaine. Et c’est dans ce contexte de deuil qu’advint l’intronisation de Dabakh à la tête du califat.
Pendant 57 ans de vie et de bonnes œuvres dévouées au Seigneur, Serigne Mansour s’était illustré par sa dimension humaine.

Il avait pris sous sa coupe un de ses homonymes, Mansour Mbaye, le célèbre communicateur traditionnel. Sur terre, le chef religieux ne laissera qu’un fils, du nom de Babacar dit Mbaye Mansour, et une fille du nom de Sokhna Fatou Sy Mansour, devenue la première épouse de celui qu’on surnomma « Borom Daradji » (4e khalife des tidianes).
La mère de Serigne Mbaye Sy Mansour, Sokhna Aminata Seck, est issue d’une grande famille de Saint-Louis. Elle est la fille de Doudou Seck Bou Mogdad, un grand notable de Saint-Louis, renseignent nos sources.

L'épouse du khalife, première femme chef de quartier

Aux côtés de chaque grand homme, une grande dame ! Sokhna Aida Sy, actuelle épouse de Serigne Mbaye Sy-Mansour, ne fait pas exception à la règle. Fille d’El Hadji Abdou Aziz Sy Dabakh, elle est la première femme chef de quartier, au quartier dénommé Cheikh Ahmed Tidiane Chérif situé près de la Senelec, à l’entrée de la ville de Tivaouane. Un quartier moderne qui a connu une extension, devenu aujourd’hui l’un des quartiers les plus viabilisés de Tivaouane.
À l’Hôpital « Mame Abdou Aziz Sy Dabakh » qui porte le nom de son père, Sokhna Aida Sy est connue pour ses œuvres de bienfaisance. Elle y convoie chaque jour des repas destinés aux malades, et ce depuis plus de 20 ans, gratuitement, bénévolement, en toute discrétion. Avec la bénédiction de Serigne Mbaye Sy-Mansour, témoigne son entourage. Une manière pour elle de perpétuer l’œuvre caritative de son père, Dabakh, dont l’hôpital de Tivaouane porte le nom.

Un intellectuel, une forte personnalité

Né en 1932, le nouveau khalife général des Tidjanes est un lettré, un intellectuel. Il a fait ses humanités au Sénégal avant de s’envoler au Caire (Egypte) pour y poursuivre ses études supérieures. Versé dans les sciences islamiques à l’image de Mame Aziz Dabakh. Une forte personnalité. « Il a toujours vécu simple, jamais le culte de la personnalité, confie un proche. Dabakh avait intronisé Mbaye Sy Mansour imam, bien des années avant son décès (1997), pour diriger les prières de Tabaski et Korité. Mbaye Sy Mansour était le gardien du temple, très disponible mais ferme sur les principes. Ferme sur les principes de l’islam et de la charia, très aimable et pondéré. Il a le sens de la mesure, il est très discret et n’aime pas les protocoles. »
Inhumé aux côtés d’El Hadji Malick Sy
Pour ces personnes qui l’ont côtoyé de près, l’actuel khalife est « très fidèle en amitié, il convoie beaucoup de pèlerins à la Mecque, notamment les anciens amis de son père auxquels il est resté très attaché. Il accorde beaucoup d’importante à l’héritage, au legs de ses ancêtres. Son père est le seul membre de la famille à être inhumé dans le même caveau que El Hadji Malick Sy. Tout un symbole ! », fera constater un membre de la famille.
À Tivaouane, soufflent des proches, « Mbaye Sy Mansour a toujours été associé à toute prise de décision. C’est aussi quelqu’un qui a toujours gardé son équidistance avec les pouvoirs publics et il n’aime pas la langue de bois ».
À titre d’exemple, quand il a reçu une délégation de l’Assemblée, dernièrement, il n’a pas hésité à asséner ses vérités à l’endroit de toute la classe politique sénégalaise. Un franc-parler qu’il a réitéré ce dimanche 24 septembre 2017 devant des milliers de personnes, lors de son intronisation au troisième jour des obsèques d’Al Amine, moment choisi pour mettre en garde les auteurs de médisances qui s’aventureraient à lui rapporter des propos sur leurs semblables.

Ni privilèges ni protocoles

Un père modèle, Mbaye Sy Mansour marche sur les traces de ses parents et grands-parents. « Ses enfants ont reçu une très bonne éducation : de l’aîné Maodo Sy à tous les autres, renseigne-t-on dans on entourage. Mbaye Sy-Mansour est un père qui met tous les enfants sur le même pied d’égalité. Il ne fait pas de distinction entre ses propres enfants et ceux des autres. L’humilité est un de ses traits de caractère. Même pendant le ‘’bourde » (assemblée religieuse qui réunit des milliers de fidèles), tout le monde est au même niveau, assis par terre. »
A la fois frère et oncle de Al Amine, sa fermeté est connue de tous. «Serigne Abdou Aziz al Amine était le seul à pouvoir faire fléchir sa position sur certaines questions de principe. Mansour lui accordait à son tour beaucoup de faveurs quand il s’agissait de se laisser convaincre», poursuit notre interlocuteur.
Un homme très cultivé, il voyage en Europe annuellement, mais prend en charge ses propres déplacements au plan financier. Très autonome comme son père, il inspire respect. C’est un rempart et il n’aime pas l’hypocrisie. Mais il entretient de très bonnes relations avec toutes les familles religieuses du pays. Mbaye Sy-Mansour, c’est quelqu’un qui n’a jamais été demandeur de quoi que ce soit. Il a toujours refusé les privilèges», précise un autre. Son califat entamé ce 24 septembre 2017, s’inscrit dans la continuité de l’oeuvre d’El Hadji Malick Sy, de Dabakh, de son père. En somme, il est la synthèse de El Hadji Malick Sy.

Source : Setal.net

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Mawlaya Abdoul Aziz SY

MAWLAYA ABDOUL AZIZ SY AL AMINE

Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine a été le Khalife général des Tidianes de mars à septembre 2017. Il a succédé à son frère Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum avant d`être rappelé à Dieu 6 mois plus tard (le 22 septembre 2017).Fils du 1er Khalife de Maodo, Serigne Babacar Sy (rta) et de Sokhna Astou Kane (ra), Serigne Abdoul Aziz Sy Amine est né en 1928 à Tivaouane et il a fait ses premières classes en même temps que ses frères, Sergine Mansour (ra) et Sergine Cheikh actuel khalife des Tidiane, auprès de Sergine Alioune Gueye (ra).Il est le 6iéme Khalife général des Tidianes, après son Illustre Père Khalifa Ababacar Sy qui le fut du 27 Juin 1922 au 25 Mars 1957, Seydi Mouhamadou Mansour Sy qui ne fut Khalife que quatre jours du 25 Mars au 29 Mars 1957, Seydi Abdoul Aziz Sy Dabbakh qui le fut du 25 Mars 1957 au 14 Septembre 1997, Serigne Mouhamadou Mansour, du 14 Septembre 1997 au 09 Décembre 2012 et Seydi Cheikh Ahmed tidianes y Al Makhtom du 09 Décembre 2012 à ce 15 Mars 2017. 

Mais au-delà de l’héritage mystique et de sa dimension d’illuminé, Serigne Abdou Aziz Al Amine est une synthèse vivante de Mame Khalifa et de son homonyme Mame Dabakh. 

Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine succèda à Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Al Makhtom le 15 Mars 2017. Ils sont tous les deux fils de Seydi Khalifa Ababacar Sy (1885-1857) et Sokhna Aissatou Kane (1990- 1965), fille du Moukhaddam El Hadji Hamid Kane. Né en 1927, après la venue au monde de son défunt successeur, Al Makhtom né le 29 Décembre 1925, Al Amine est un produit de l’Ecole coranique de l’érudit Serigne Alioune Gueye (1896-1958), qui fut un compagnon de Seydi Hadji Malick Sy et un vigile de l’enseignement mystique de son père Seydi Khalifa Ababacar Sy. C’est de celui-ci qu’il a reçu la bénédiction de la communauté Tidiane de Tivaouane grâce aux étroites relations de confiance qu’il entretenait avec lui. Ayant été longtemps Porte-parole des Khalifes qui se sont succédé, de Mame Dabbakh à Al Makhtom, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine est un mystique illuminé dont la profondeur du charisme se lit à travers son regard immuable et acéré qui rend compte d’une maîtrise absolue de tout ce qui cerne la Nation et concerne l’Homme.

Curriculum Vitae :
Son esprit d’ouverture, son sens des relations humaines, son esprit de citoyenneté et sa perception de la République sont permanemment raffermis par son patriotisme inextricable à l’enseignement islamique. « hubul watane, minal imaan », (aimer et croire en son pays est un acte de foi), est le paradigme qui a toujours été son viatique. Médiateur, modérateur, conciliateur et unificateur, il fait de l’unité de la famille de Maodo, de la communauté musulmane et de la Nation la finalité de son action.

C’est en 1968 qu’il initia le Coskas, (Comité d’Organisation Khalifa Ababacar Sy), cette dynamique structure de disciples vêtus en vert, couleur de l’Islam, lors des Gamou et autres Ziarra, Al Amine est une Guide religieux qui tient à l’ordre et à la discipline. Modeste, sobre, austère et frugal, il est une forte personnalité religieuse inextricable à l’esprit d’avant-garde, d’anticipation, d’organisation et de méthode. Il est Mystique et dégage, comme Serigne Abdou Aziz Sy Dabbakh, un docte charisme et une puissance hypnotique. Son autorité est forte et sa parole pèse. Dialecticien cérébral, homme de vérité animé d’une sagesse innée, il a hérité de Seydi Khalifa Ababacar Sy la clairvoyance et l’altruisme, et de Seydi abdoul Aziz Sy Dabbakh la générosité et le sens des relations humaines. Il couve et couvre, étant la symbiose de vertus inextricable à l’Unicité et à la Souveraineté divine.

Asfiyahi.Org

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Seyid Cheikh Ahmad Tidjane SY

Cheikh Ahmed Tidiane SY "AL MAKTOUM"

Serigne Cheikh Ahmad Tidiane Sy Maktoum tire un double privilège de son état-civil : la Tidjaniyya, confrérie soufie, est fondée par son homonyme, l’Algérien Aboul Abbas Ahmad At-Tidjani (1737-1815), puis largement propagée par son grand-père, El Hadji Malick Sy, hagiographe du prophète Mohamed (PSL). Natif de Saint-Louis comme son père, Ababacar Sy, khalife des tidjanes de 1922 à 1957, dont il est le troisième fils. Il laisse apparaître le parcours d’un guide spirituel qui s’est affranchi du conservatisme, propre à l’islam au Sénégal, pour s’efforcer de se donner une identité propre à lui, celle d’un homme d’ouverture. Au-delà de la considération tirée de son ascendance (descendant d’El-Hadji Malick Sy, de l’almamy du Rip et du Bour Sine), son influence dans les milieux musulmans sénégalais est le résultat de son itinéraire personnel. Très tôt, Serigne Cheikh Tidiane a tenté de réformer son entourage familial. Il installe le téléphone pour le khalife et commence à habituer son monde au port de la tenue dite occidentale et aux apparitions publiques. Cette ouverture suscite des controverses. Par exemple, chez les religieux, le bonnet est un élément du complet.

Au cours d’une causerie religieuse, le 26 mai 1950 à Tivaouane, le jeune marabout soutenait : « La religion ne doit pas rendre neutre son sujet aux travaux de réforme mondiale. (…) Apprendre ses devoirs religieux et les mettre en pratique n’exclut nullement les travaux manuels et d’esprit qui conduisent à l’amélioration du sort de l’humanité. C’est là un autre champ qu’il ne faut pas fuir pour aucun prétexte ».

Plusieurs registres, intellectuel, social, théologique, politique et économique, caractérisent son parcours. Cette dimension plurielle marque ses conférences publiques ou sa causerie à l’occasion de la commémoration de la naissance du prophète Mouhammad (571-622). D’ailleurs, depuis près d’une décennie, le cheikh la célèbre, seul avec ses fidèles aux Champ des courses de Tivaouane. Ce Gamou est le troisième organisé, concurremment, à côté de celui de ses frères et celui de ses cousins. La première scission date du début des années 50, suite à un conflit entre Khalifa Babacar et ses demi-frères.

Cette vieille division est intervenue un demi-siècle après le lancement par El-Hadji Malick Sy de la nouvelle impulsion qu’il a apportée à l’anniversaire de la « Mawlidi nabi », en le célébrant avec le « Bourda », le chef d’œuvre de Mohamed Bouchri. Ce sont des écrits panégyriques sur le prophète chantés sur une décade avant la veille du Gamou. Le jour-j, les conférenciers de ces trois pôles commentent le « Khilasu Zahab » ou « Mimiya », oeuvre majeure de leur aïeul sur la vie du prophète.

Tivaouane est l’attraction des musulmans sénégalais à l’occasion de la célébration du Maouloud. Cette commémoration de la naissance du prophète Mouhammad (PSL), la 106ème édition dans la ville depuis qu’elle a été lancée par El-Hadji Malick Sy.

Dans sa formation spirituelle, Cheikh Ahmad Tidiane Maktoum revendique « une fidélité sans faille aux enseignements de Serigne Babacar Sy », son père qu’il prend pour « seul et unique maître spirituel ». 

Toutefois, il ne cache pas une pleine admiration pour son formateur Serigne Alioune Guèye et ses autres professeurs de sciences islamiques, l’imam Moussa Niang et Chaybatou Fall. Aussi, rappelle-t-il souvent son passage entre les mains de son oncle paternel El-Hadji Abdoul Aziz Sy et des leçons de diction de ce savant et pédagogue de renom avec qui il a vécu à Guinguinéo. L’écho des cantiques de Dabbah retentit encore au Sénégal, 10 ans après sa disparition.

Les contemporains de Cheikh Tidiane Maktoum à Tivaouane retiennent de lui « un apprenant surdoué », un talibé qui récitait sans anicroche ses leçons alors qu’il revenait d’autres occupations pendant que ses camarades apprenaient. Déjà à l’âge de 14 ans, il a bouclé prématurément les cycles inférieur et moyen des études islamiques. A 16 ans, il publie son premier livre : « Les vices des marabouts ». Plus tard, il écrivit « L’inconnu de la nation sénégalaise : El-Hadji Malick Sy ». A la trentaine, il effectue son premier voyage à Paris où il vit, bien plus tard pendant cinq ans, une sorte d’exil.

Cette précocité intellectuelle fait de lui qu’il joue les premiers rôles dans l’entourage de son père. Aux toutes dernières années du califat de Serigne Babacar, Cheikh animait, sur sa désignation, le Gamou et il était l’interlocuteur des dahiras (cercles de talibés) et des délégations officielles. En ce moment, comme aujourd’hui d’ailleurs, la famille d’El-Hadji Malick Sy, était en conflit. Après le rappel à Dieu du défunt khalife, Serigne Cheikh se sert de cette influence auprès de son père et de son aura propre auprès des muqqadams (dignitaires) et des fidèles pour revendiquer la légitimité dans la succession. Et depuis, il n’a pas lâché prise !

Cette maturité le met en contact avec les hommes politiques avec qui d’ailleurs les relations évoluent en dents de scie. Il fut le fondateur du Parti de la Solidarité Sénégalaise (PSS, opposition à Senghor), avec divers politiques notamment Ibrahima Seydou Ndao et Me Moustapha Wade, ainsi que le marabout Cheikh Ibrahima Niass. En 1959, la contestation de résultats électoraux jugés « tronqués » par le PSS et le PAI (gauche) vaudra à Cheikh un séjour carcéral.

Des années plus tard, Senghor le nomme ambassadeur au Caire auprès de la République arabe unie (Égypte et Syrie). La fin ne fut pas prospère. Aux accusations de « fautes de gestion » se mêlent celles d’un « rapprochement inquiétant avec les milieux arabo-musulmans ». L’inquiétude venait surtout des autorités françaises et des pro-français dans l’entourage de Senghor. Un fait : le marabout-ambassadeur développait la coopération culturelle et faisait venir des milliers d’ouvrages à destination des arabisants sénégalais.

« Au risque de me répéter, je vous rappelle que votre rôle est avant tout d’étudier et d’organiser la nature qui est en nous et hors de nous, pour l’avènement de la justice, de la bonté et de la paix », déclarait-il au cours d’une conférence religieuse, en mai 1961 à Rufisque.

Avec les régimes successifs avant et après l’indépendance, son parcours politique est parsemé de contacts et de distances. Mais, chez les intellectuels notamment les lettrés en arabe, Serigne Cheikh Tidiane incarne le renouveau dans l’islam au Sénégal. En 1955, le jeune marabout tidjane monte l’Association éducative islamique en même temps qu’il lance le journal « L’islam éternel ». Ainsi, multiplie-t-il les conférences thématiques sur l’islam, la société, la science, la culture et la politique. Son vieil auditoire se souvient de celle portant sur « Islam et négritude ».

« En lui, Cheikh Tidiane, s’est réalisée la double quête de l’ « ‘Insanoul kamil » (l’homme parfait) dans la perspective islamique : cet être spirituel qui vivra pour Dieu seulement en duo avec l’être terrestre qui travaillera et se battra comme s’il ne devra jamais quitter ce bas monde », écrivait, dans le journal Le Monde Islamique, en octobre 1995, Cheikh Abdoulaye Dièye.

« Poète moi-même, j’ai déjà trop jeune été émerveillé par la pureté et l’originalité de son style et la noblesse que véhiculait sa poésie. Son tout est poème, finesse et intelligence et le perçoit bien à travers ses sorties. De son habillement à son gestuel en passant par son verbe évocateur », ajoutait le défunt religieux et homme politique sénégalais.

Mystique, intellectuel et politique, Cheikh Tidiane garde à son tableau de chasse la figure de l’homme d’affaires. Producteur d’arachides dans le Saloum (centre), il s’est ensuite intéressé à l’industrie (huilerie et tomate conservée) avant de devenir actionnaire majoritaire dans l’unique cimenterie du pays à l’époque, la SOCOCIM à Rufisque. Sa brouille avec le régime d’Abdou Diouf lui vaudra bien des ennuis dans ce portefeuille. Aussi, sont évoqués ses intérêts passés dans les secteurs du transport.

Aujourd’hui, le poids de l’âge et l’étendue des responsabilités le confinent à plus de retrait que jamais. N’empêche, ses détracteurs voient toujours son inspiration à travers les manifestations du Dahira moustarchidin wal moustarchidati, le mouvement de jeunes dirigés par son fils Serigne Moustapha Sy.

Bacary Sambe, docteur en sciences politiques et chercheur à la Maison de l’Orient méditerranéen, Université Lumière Lyon 2, relevait dans un article que « Cheikh Ahmed Tidiane Sy Maktoum fut, lui aussi, présenté par les éditions Dâr Makbat al-Hayat de Beyrouth en ces termes : il est actuellement parmi les hommes qui œuvrent pour l’intérêt des musulmans et de l’humanité. Il bénéficie de l’estime et de l’amitié sincères de tous les leaders du monde arabe. Ils l’estiment pour sa vision, ses qualités humaines et sa sagesse politique ».

Dans une analyse datée de septembre 1995 consacrée aux relations entre l’islam et le monde occidental, suite à une appréciation positive du Prince Charles d’Angleterre sur la contribution de la religion musulmane dans le progrès de l’Europe, Cheikh Tidiane Sy le soutenait ainsi « Ce n’est pas parce qu’il y a des incultes parmi les Occidentaux et des révoltés parmi les Musulmans que tout doit s’écrouler. Il faut aider les uns et les autres à être moins récalcitrants ».

Cependant, après le déclenchement de la guerre en Irak, par les forces anglo-américaines, le chef religieux sénégalais avait vivement protesté contre les divers soubassements de l’attaque armée. Le jeudi 15 mai 2003, à l’occasion du Gamou, il plaidait pour une réforme des systèmes internationaux. « Les systèmes financiers, politiques et religieux sont tous mal fichus. On ne peut pas mondialiser la bêtise ! Le constat d’échec des systèmes est patent. Ceux qui prônent la mondialisation, eux-mêmes, s’y perdent tous les jours ».

« L’homme est le premier projet de Dieu et sa dernière créature. A travers lui, le Seigneur témoigne de son omniscience que tout fidèle doit méditer. Le règne de l’aveuglement généralisé rend nécessaire pour le musulman un retour aux sources divines : Allah, le prophète et le coran. Tout ce qui peut sauver l’être humain, c’est sa détermination à prêter attention aux pouvoirs du Seigneur et Dieu a fait de son envoyé (le prophète Mouhammad) un sol vierge pour l’avènement du coran ».

Au dernier Gamou, le 1er avril 2007, Serigne Cheikh Tidiane Sy Maktoum invitait les adultes, en particulier les maîtres coraniques, à savoir « se comporter convenablement avec les enfants, à être gentils avec eux ». « Il y en a qui ne savent que gronder ou violenter les enfants alors que cela ne se fait pas. Tout comme il est formellement interdit, en islam, de transformer les enfants en mendiants errant en guenilles dans les rues. D’ailleurs, pour faire exaucer un vœu personnel, passons par les enfants ».

Serigne Cheikh, c’est surtout la maîtrise de la parabole comme méthode d’éducation allusive. Il la couple souvent avec l’humour ou la dérision. « Tâchez-vous d’apprendre l’arabe classique, la langue du prophète qui est aussi celle de l’au-delà parce qu’on n’y parlera ni le français ni je ne sais quoi ».

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