Serigne Mansour SY

SERIGNE MANSOUR SY "Borom Daara Yi"

Premier des petits-fils d’El Hadj Malick Sy à devenir Khalife Général des Tidianes, Serigne Mansour Sy a passé toute sa vie dans l’enseignement-apprentissage. Son dévouement sincère est sans limite à l’enseignement du Coran, à la jurisprudence islamique et à la sunna prophétique. Sa maîtrise de la Sîra nabawiyya (histoire du prophète Mouhammed) est sans égale. Né le 15 août 1925, Serigne Mansour Sy aura marqué le cœur des fidèles Tidianes jusqu’à sa disparition en décembre 2012.
Devenu Khalife Général des Tidianes le 14 septembre 1997 après le rappel à Dieu de son prédécesseur à la charge du khalifat, Serigne Mansour Sy prend le legs de Maodo et continue d’œuvrer dans le même sens que son oncle Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Né dans la région de la Presqu’île du Cap-Vert, Borom Daara Yi est issu des grandes familles Léboues de par sa mère Sokhna Aïssatou Seck. Le saint homme ne manquait jamais de rappeler ses origines léboues si fièrement.

Le surnom de « Borom Daara yi » s’explique par le fait que, dès sa prime jeunesse, Serigne Mansour Sy est affecté à la medersa de Tivaouane et est investi de la mission de formation et d’éducation. Ainsi, il est parvenu à former un nombre énorme d’érudits. 

Connu pour sa finesse d’esprit, alliant amour et humour, l’homme savait tenir en haleine son audience. Dans les grands rendez-vous religieux tels que le maouloud, célébration de la naissance du Prophète de l’islam, Serigne Mansour se distinguait de par la clarté de sa compréhension approfondie du Coran et de la Sîra. Aucune parcelle du livre d’El Hadji Malick Sy, « Xilaasu Zahab » n’a été épargnée par le grand conférencier qu’il fut, avec ses « sama maam neena » (mon grand-père a dit).

Serigne Mansour, le bouclier de l’islam

Infatigable défendeur de l’islam, Serigne Mansour Sy n’hésitait pas à monter au créneau quand la religion se faisait attaquer. En 2006, le Khalife Général des Tidianes avait publié un texte de 52 pages où il en appelait à l’adoption d’une convention internationale respectant et garantissant la liberté de culte en mettant fin aux insultes contre les religions révélées. Mieux, Borom Daara Yi était l’une des rares personnalités religieuses à dénoncer les caricatures faites sur le Prophète, bien avant même les attaques contre Charlie Hebdo. A ces personnes qui attaquaient le prophète, il répondit par un poème éloquent dont voici un extrait :
« O bande ! Que soient anéanties vos mains qui font la caricature de la pleine lune, le secret de l’humanité.
Que vos mains soient paralysées ! Mauvais est ce que vous nourrissez comme haine dans vos cœurs, aussi ardente qu’une braise !
Vos espoirs sont déçus, vos efforts vains et vous vivez une vie d’agresseurs par déception.
Vous tentez de leur nuire, lui et sa religion, mais ce sera sans succès, malgré vos mauvaises intentions.
Vous avez osé le caricaturer, mais peut-on dessiner une lumière que l’œil est incapable de regarder ».
Serigne Mansour Sy Borom Daara Yi a rendu l’âme la nuit du 8 au 9 décembre 2012, laissant orpheline toute la communauté musulmane en général et Tidianji en particulier.

 

Sop Naby France.

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Serigne Moustapha SY Djamil

Serigne Mouhammadou Moustapha SY "DJAMIL"

L’on raconte que lors de son baptême, son doigt a accroché le chapelet de Cheikh Seydi El Hadji Malick SY (Radiya Laahou Ta’ala Anhou). Ce dernier s’est penché vers son grand-père Mame Malick SALL pour lui dire : « il ne veut pas lâcher mon chapelet ».

Mame Malick Sall sourit et lui répond : « donnez-lui ce qu’il réclame, Maodo Malick ! » Maodo Malick posa sur lui un regard plein de douceur et d’admiration et dit : « Ha’zaa houwa! » (3 fois) : « C’est lui ! » ou « le voici ». Puis il ajouta : « Dieu m’a accordé tout ce que je désirais sauf une chose… » Mame Malick SALL, intrigué, de s’enquérir : « reste-t-il quelque chose que le bon Dieu te doit à toi Maodo Malick ? »

Maodo Malick, la voix pleine de regrets répond : « je voudrais tellement être le Témoin de son temps, mais je sais que cela Dieu ne me l’accordera pas ! ». Son père Cheikhal Khalifa Ababacar SY dira de lui : « Moustapha est le domaine réservé de Dieu, nous en avons seulement la garde ».

J’en jure par l’exemplarité de ta vie que personne n’atteint à ta dignité et que les trois « miroirs » de Dieu te sont rendus dignes d’amour. 

Oh ! Lecteur, veux-tu que je te dise à quels « miroirs » je fais allusion ? Si tel est ton désir sache, qu’au commencement, avant que la lumière d’Éternité ne jaillisse sur la page du destin, « alors Dieu était et rien d’autre que lui n’était » (Haïçu Kana llâhu wa lam yakoun ma’ahou shaïoun »). Allâh, l’unique et Un (Allahou wâhidoul ahad), dans son insondable Solitude et sa Puissance Absolue (Qudratuhul mutlaqatu) s’auto-louait ou s’auto-glorifiait à travers « trois miroirs-attributs » : 

Jamâluhul mutlaqu (sa beauté inconditionnée) ;

Jalâlul izzati (sa Majesté splendide) ;

Kamâlul azamati (sa Perfection Incommensurable).

Oh ! Lecteur, veux-tu en savoir davantage ? Je te renvoie à Cheikhal Khalifa Ababacar SY qui mieux que quiconque, a magnifié ces trois « miroirs-attributs » dans son huruf. Dès le troisième vers de ce poème, il dit :

« Lakas sanâ wal izzou wal kamâlou, Lakaç çanâ wal hamdou wal jamâlou ».

 « T’appartiennent la Transcendance, la Magnificence et la Perfection. Te reviennent la Gratitude, la Louange et la Beauté. » Plus loin, il ajoute :

« Allâhou akbarou wa azza jallâ subhâna man jalâlehou tajallâ »,

« Dieu est Grand et sa Majesté est manifeste, Exalté soit celui dont la Majesté s’est manifestée par elle-même ! ».

Moustapha (l’Élu) avait les yeux rivés sur ces trois « miroirs-attributs » de Dieu. Il était extérieurement avec la société des hommes, spirituellement, dans l’intimité et la retraite avec le Vrai. El Hadji Abdoul Aziz SY ne s’y est pas trompé lui qui, dès 1924, alors que Moustapha n’avait que huit ans, lui donna le surnom de « Seydi Djamil », « Seigneur du Beau » ou « Beau Seigneur ». Surnom qui préfigurait son destin. Car comme nous l’expliquent les Grands Maîtres (Arbâbul qaqqîqati) du Tassawuf : « l’être parfait ou l’homme parfait (Al insân al kâmiI) d’entre les gens d’Allâh (Awliyâhu), dans sa qualité la plus totale, opère son ascension graduelle dans la beauté. Et cette ascension se réalise dans la perfection la plus accomplie.

Sa beauté est toute majesté et sa majesté est toute beauté. « Et Jamil de renchérir : « le Beau Absolu (Jâmil Alal Itlaq) est le Seigneur, Maître de l’éclat et des grâces. Toute beauté ou perfection qui se manifeste à tous les niveaux est une émanation de sa beauté et de sa perfection rayonnante ».

La beauté et la perfection de ceux qui possèdent un « rang » élevé (Martaba) sont un reflet de ce rayonnement.

Pour ma part, je le nomme « Seydi Djamil wa Jalîl wakâmil », « le Beau, le Majestueux, le Parfait » à cause de la force émanant du pouvoir (Sultân) de sa beauté. Il mérite véritablement d’être appelé ainsi car, en toute chose, « il contemple le vrai (Al haqq) d’une vision véritable (haqqan lyânan) et reste conforme au bien dans son comportement et ses qualités. Il connaît Allâh (Subhânaka wa ta’ala) en toute foi et certitude et son œuvre avec évidence et explication qui s’y affère. Il se maintient par les présences Contemplatives (Sawâhid) conférées par la crainte révérencielle (Hayba) et la majesté (Jalâl), il en acquiert un surcroît de proximité, de nobles et de surabondance (Ifdâl). Un tel homme est la Vérité façonnée dans une forme créée ou bien il est créature réalisant les significations divines et cela en toutes circonstances et déterminations, en tous propos et en toutes décisions (Taqrîr). Il répand dans la terre de son existence la lumière du soleil des principes intelligibles. Il est le Ciel et la Terre, la longueur et la largeur, » 

Tous ceux qui ont approché Seydi Djamil ont eu le privilège d’être filmés par les anges sans le savoir.

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Serigne Habib SY

Serigne Habib SY Malick

El Hadj Habib Sy fils benjamin de Maodo et de Sokhna Safiétou Niang est né en 1906.Il fut formé à la Zawiya de Tivaouane en même temps que les talibés de son père ce qui lui a valu d’être parmi les meilleurs intellectuels de l’Afrique Noire car détenant toutes les connaissances enseignées à Tivaouane.A l’image de son père, El Hadj Habib Sy vivait à la sueur de son front, refusant ainsi de vivre des hadiyas des talibés ainsi il était un grand cultivateur et commerçant.Sur le plan politique, El Hadj Habib Sy, s’est placé dès le début sous l’obédience de son frère Mansour Sy et accorde toutes ses sympathies politiques au mouvement Socialiste Sénégalais de M. Lamine Gueye. Depuis le décès de ses deux frères aînés, il suit les directives du nouveau Khalife Abdoul Aziz dont il reste le fidèle supporter.II était modeste, discret et surtout très effacé ou plutôt il savait s’effacer devant ses frères aînés. C’était sa façon à lui d’assumer l’héritage de son père et de renforcer l’esprit d’équipe et de famille si nécessaire à l’unité de Tivaouane.

Ses apparitions furent plutôt rares puisqu’il choisit de vivre souvent à l’extérieur et de consacrer l’essentiel de son temps à prêcher la bonne parole et à cultiver la terre. 

En cela, El hadji Habib Sy ne faisait qu’emboîter le pas à son père qui développa à Ndiardé une expérience fort originale: la transformation des talibés en cultivateurs productifs.

Fin lettré comme tous les fils de Mado, El Hadj Habib ou Thiat, comme aimait à l’appeler affectueusement sa famille, a laissé à la postérité, des écrits de belle facture qui font l’émerveillement des fins lettrés mais aussi la fierté de la grande école de Tivaouane.
Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d’humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d’effacement, de dévouement et de dépassement.

El Hadji Habib Sy attaché au culte de l’humilité et de la vérité – qu’il savait dire et au nom de laquelle il mettait un point d’honneur à combattre toute forme d’injustice, a honoré, à sa façon, l’illustre famille à laquelle il appartient et, bien entendu, la Tarikha tidiane dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué.

Né en 1906 à Tivaouane, il a été formé dans la « daara » de son père, Mawdo Malick SY, qui l’initia très tôt à la mystique tidjane. Ayant assimilé toutes les leçons sans lesquelles aucune ascension vers la sainteté n’est possible, Sergine Habib SY devait entreprendre une salutaire action consistant, au-delà du Sénégal, à porter loin la parole de Dieu. Aussi, il figurait parmi les chefs religieux sénégalais ayant le plus de talibés dans les pays de la sous région.
Serigne Habib SY était partout connu en Afrique de l’Ouest, surtout en Gambie où ses inconditionnels se comptent par milliers. Ceux-ci, comme leurs condisciples sénégalais, voyaient à travers leur guide religieux, un modèle de croyant. En effet, vis-à-vis de Dieu, il avait le souci d’appliquer scrupuleusement les recommandations et d’éviter totalement les interdits.

A l’endroit du Prophète Mouhamed (PSL), Serigne Habib Sy n’a jamais entrepris d’innover dans la Sunna, s’évertuant à observer rigoureusement les enseignements du Meilleur de Tous (PSL).
Fin lettré comme tous les fils de Maodo, El Hadji Habib a laissé à la postérité des écrits de belles factures qui font l’émerveillement des autres lettrés mais aussi la fierté de la Grande Ecole de Tivaouane.

El Hadji Habib SY s’attachait au culte de l’humilité et de la vérité qu’il savait dire au nom de laquelle il mettait un point d’honneur à combattre toute forme d’injustice, à honorer à sa façon l’illustre famille à laquelle il appartenait et bien entendu, la  » Tarîqa Tidjane  » dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué. Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d’humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d’effacement, de dévouement et de dépassement. Son rappel à Dieu, en 1992, à Paris, est jusqu’à présent une blessure difficile à cicatriser à Tivaouane. En témoignent les inconditionnels qui, fréquemment, viennent se recueillir près de sa tombe, visiter sa famille et se souvenir. Serigne Habib SY, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était la probité faite homme.

De son vivant, le fils cadet de Mawdo Malick a profondément marqué les fidèles qui aimaient le citer en exemple pour ce qui est de la constance et de la permanence dans l’adoration de dieu. Les méditations auxquelles il s’adonnait régulièrement limitaient ses interventions en public. Mais à chacune de ses sorties, Serigne Habib a montré qu’il s’avait bien relayé ses aînés dans la délivrance du message de la maison de Tivaouane dont la préoccupation est d’aimer, de célébrer et de suivre en tout le Prophète Mouhamad (PSL).

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El hadj Abdoul Aziz SY Dabagh

EL HADJI ABDOUL AZIZ SY DABAGH

El Hadj Abdoul Aziz Sy ,quatrième fils d’El Hadj Malick Sy, est né en 1904 de Sokhna Safiétou Niang. Il eut la chance d’être éduqué par son père , ses grands frères et les Moukhadams de son père. Fort de sa formation à l’université de Tivaouane où professaient tout ce que comptait le Sénégal comme de meilleurs enseignants, El Hadj Abdou Aziz Sy fit comme son père des voyages afin de voir ce qu’il y a dans les autres contrées du pays .Ainsi il partit voir un des compagnons de Maodo Serigne Hady Touré.Pour parfaire sa culture, il fréquenta plusieurs centres d’excellence, notamment celui de Mbacoumé, dans le Cayor puis en 1930 à l’age de 26 ans il partit à Saint- Louis qui était un passage obligé de tout érudits, il y resta jusqu’en 1937 chez Serigne Birahim Diop .Il entreprend le pèlerinage à La Mecque avec son ami Lamine Gueye en 1947. Il acquiert rapidement une réputation de poète et de chanteur en dirigeant les Chœurs des talibés de son père ce qui contribuera à lui assurer une solide popularité parmi les membres de la confrérie.

Le rassembleur de toutes les forces sociales ,philosophe, moraliste et poète, il faisait autorité de par sa sagesse et sa culture.

Dans ce Sénégal pré et post-indépendance traversé par tous les courants et où tout le monde cherche à se mettre devant, « Dabakh » (qui est bon)a choisi d’être à l’écoute et au service des hommes. Donc à équidistance des leaders politiques selon certaines sources proches de la famille, tout en lui était simplicité, humilité, générosité et disponibilité. En somme, il rassurait.

Le citoyen

Serigne Abdoul Aziz Sy, c’est aussi le républicain qui n’hésite pas à s’impliquer en temps de crise pour aplanir les divergences entre forces sociales. Le sage de Tivaouane n’était pas un homme qui se taisait quand sa société était en danger. Face aux menaces qui guettent ses compatriotes, il a toujours demandé aux chefs religieux de tenir un langage de vérité à leurs fidèles. Au pouvoir temporel, il a toujours rappelé que rien n’allait plus dans ce pays en raison des hommes faux, corrompus et malhonnêtes exploitant honteusement les populations.

Dans le domaine économique, Abdoul Aziz n’échappe pas à la règle et tire de ses fonctions d’appréciables subsides. Il possède plusieurs concessions agricoles, en particulier dans la région de Saint-Louis, dont l’exploitation est assurée par ses talibés.
Il s’illustra non seulement par son érudition mais aussi par ses prêches, son engagement pour la cause islamique, ses nombreux écrits en arabe et une importante biographie de son père, El Hadj Malick Sy.

Pacifique dans l’âme, humble, courtois et discret, Serigne Abdou Aziz a su tisser dans les pays arabes, notamment au Maroc et en Arabie Saoudite, un tissu relationnel très dense, avec un seul et unique objectif: cimenter la Umma islamique.

Effacé, bien qu’eût atteint les limites de l’imaginable. il s’est toujours considéré, preuve d’une rare modestie, comme un simple disciple parmi ceux de son vénéré père. Par son attachement à l’esprit et à la lettre du Coran et de la sounah, il fut l’exemple achevé du soldat de la foi. Par sa présence rassurante, il a su relever, avec beaucoup d’humilité, son illustre prédécesseur. Par la grâce de Dieu, il a été des serviteurs du Prophète qui ont élevé la tolérance au rang de sacerdoce. S’étant toujours préoccupé de la formation religieuse et de l’éducation de base des croyants, Serigne Abdou s’est fait un honneur de contribuer à l’unité et à la concorde entre confréries.

Fervent partisan de la paix, il s’est personnellement investi pour en appeler à l’union des coeurs et des esprits.

Parler de Serigne Abdou, quelque angle que l’on puisse prendre, ne revient qu’à une chose : « daa baakh » (c’est un homme de bien). Après avoir veillé quarante (40) ans sur l’héritage et le temple de Maodo, il est rappelé à dieu le 14 septembre 1997coicidant avec un brouillard qui a durer toue la journée et pourtant on était en été ce que tout le monde voyait comme étant un signal fort Il était la seule personne dont tout le monde était d’accord.

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EL Hadji Mansour SY

EL HADJI MANSOUR SY (Muhjibal Qhawmi)

Troisième fils de El Hadji Malick Sy, Serigne Mansour vit le jour en 1900 à Tivaouane. Très tôt, son intelligence, sa capacité de discernement et sa maturité révélèrent sa très grande envergure.  
C’est ainsi que son père l’ envoya à la Mecque, pour prier le Bon Dieu de mettre fin à la deuxième guerre mondiale.  
Doté d’une vaste culture, il se fit un point d’honneur de présider des conférences religieuses et de remplir les mosquées d’âmes nouvelles. 

Mais le destin, hélas insondable, n’a pas permis aux nombreux talibés tidjanes de s’abreuver à cette source intarissable que fut Serigne Mansour Sy.

Il disparut en effet le 29 mars 1957, soit quatre jours seulement après le rappel à Dieu de Seydi Ababacar Sy. D’aucuns crurent alors que la tarikha allait connaître une longue période de léthargie.  

Mais, c’était sans compter la Miséricorde Divine qui gratifia la communauté Tidjane d’un soufi, imbu de paix sociale, discret, courtois et doté d’une culture encyclopédique pour veiller sur la tarikha et l’héritage de El Hadji Malick Sy. 

Par sa présence rassurante, son attachement à l’esprit et à la lettre du Coran et de la Sunna, Serigne Abdoul Aziz Sy, affectueusement appelé Moulaye Dabakh, a su relever avec beaucoup d’humilité son illustre prédécesseur.

Par la grâce de Dieu, il a réussi la prouesse d’incarner le modèle achevé du soldat de la foi qui a su élever la tolérance elle respect de son prochain au rang de sacerdoce… 

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Serigne Babacar SY

KHALIFA ABABACAR SY: Le khalife

Il est le symbole de la perpétuation de l’œuvre de Cheikh El Hadji Malick Sy disparu en 1922 dans un contexte de grandes interrogations sur le devenir d’un véritable projet de société et d’une Tijaniyya en mutation eu égard à son urbanisation, son expansion et devant faire face à de nombreux défis.

Au-delà du fait d’avoir surmonté ce que d’aucuns pouvaient voir comme l’obstacle de l’âge, voici le premier Khalife de Maodo, seulement âgé de 37 ans s’imposer comme le référent incontesté de son temps en matière de sagesse et de conseils avisés et toujours constructifs. Référent, il le sera aussi bien pour ses pairs des différentes « maisons religieuses » mais aussi pour une classe politique des plus rompue aux stratégies et aux modes de lutte de l’époque entre un gauchisme révolutionnaire, un syndicalisme montant et un socialisme africain naissant. Serigne Abdoul Aziz Sy Al-Amîn (RTA) ne cessait de confesser que sa plus grande préoccupation était de préserver le legs béni des anciens et y consacrer toute sa vie et son énergie dans le sillage de ses devanciers. C’est cela le défi qui interpelle toute jeunesse se réclamant de l’enseignement de Serigne Babacar (RTA). 

Mais se donne-t-elle assez les moyens d’une telle « mission » pour mériter un tel héritage qui est en même temps une charge ? Cette jeunesse a-t-elle assez pris en compte dans le sillage de Serigne Babacar Sy toute la complexité de la responsabilité de perpétuer l’enseignement de Cheikh El Hadji Malick Sy (RTA) ?

Si Maodo avait été l’artisan d’une islamisation par décentralisation, Serigne Babacar Sy relèvera, à son tour, le défi de la perpétuation et de l’ancrage géographique et social de la Tarîqa ; ayant été celui qui mit sur pied ces cadres de socialisation confrérique avec des déclinaisons multidimensionnelles, socioprofessionnelles, territoriales du quartier à la région en passant par la ville et les plus petits villages (les dâ’ra). 

Serigne Babacar Sy fit émerger au cœur de la haute fonction publique une structure permettant désormais aux cadres de l’Administration que l’on croyait à jamais façonnés par « l’école coloniale » de jumeler harmonieusement carrière professionnelle réussie et cheminement spirituel épanoui : la dâ’iratul Kirâm était née avec comme membres fondateurs la crème du service public de l’époque. Les répliques aussi bien au sein qu’en dehors de la Tijâniyya n’ont, depuis, jamais cessé ; permettant au soufisme sénégalais d’amorcer sa réforme du moins organisationnelle.

Lorsque disparaissait Maodo, le grand intellectuel de la trempe des Serigne Alioune Guèye et de Serigne ChaïbatouFall, Serigne Mbacké Bousso, avait même emprunté la métaphore d’un important « pilier qui s’effondra » (tahaddamaruknu dîni) pour l’islam du Sénégal, tellement Cheikh El Hadji Malick Sy avait entamé une œuvre de réforme non seulement spirituelle mais aussi sociétale ; la rupture avec ce que Serigne Cheikh Tidiane Sy Al-Maktoum appelait le « âda », ces conformismes coutumiers (âda), négateurs des volontés d’accomplissement et de progrès. Serigne Babacar Sy, tel son homonyme, Seydinâ Abu Bakr en 632, donna, par la constance de son action, les gages d’une continuité en poursuivant l’œuvre de redressemaent auquel il ajouta un nouveau style fait de fermeté dans les principes et surtoutl’incarnation de l’éthique.

Au-delà des cinq célèbres recommandations qui, en réalité, dans leur esprit, tenaient lieu d’un simple cadrage n’enfermant point et bridant encore moins l’ardeur et la créativité de ceux qui s’étaient armés de « himma » dans leur perpétuelle « hâl » de s’inscrire dans le mouvement, Serigne Babacar ne mettait qu’une seule limite au déploiement libéré dans le monde social : l’observance de l’éthique.

L’honnête ou le gentilhomme, conscient et digne de sa charge adamique que Serigne Babacar Sy cherchait à façonner à travers les deux piliers de sa Tarbiyya (hâl et himma) devait être surtout épris de moralité. Il ne devait jamais dévier de la vérité, en toutes circonstances, même lorsque ses intérêts voire son être étaient menacés : gor du tiit ba fenn !
L’homme digne et riche, avant tout, de ses valeurs morales au point de cultiver une générosité d’âme le préservant du vice et de la corruption, ne devait être point tenté par les biens d’autrui ou par sa richesse même étalée au point de s’en servir en dehors de la licéité :
L’homme fidèle et loyal, aux valeurs chevaleresques et à la dignité inébranlable devant les vicissitudes d’un monde où le pouvoir et l’avoir tournent entre les mains des désignés du destin d’un temps, devait, selon l’enseignement de Serigne Babacar Sy, avoir le courage et la noblesse d’âme de revendiquer ses amitiés, sa fidélité à ses alliés même d’infortune, sans calcul ni opportunisme, encore moins delâcheté : Gor Du Kham Fakk !
Puisqu’on le décrit tellement fidèle qu’il se réservait de se séparer d’une simple coiffe (son bonnet carré) avec laquelle le temps l’avait lié et que les regards de ses admirateurs n’abandonnaient jamais, dans sa démarche éducative, SerigneBabacar Sy, inscrit la fidélité au cœur de sa charte moralegarante d’un monde éthique : Gor du japp bayyi !
Puisqu’enfin, dans son modèle, la vérité, l’honnêteté, la loyauté et la fidélité constituaient le carré d’As d’un schéma éducatif devant structurer une vie spirituelle et temporelle se fondant ensemble dans l’éthique, Serigne Babacar Sy fit de la constance le maître-mot d’une sagesse devant permettre de sauvegarder les valeurs nécessaires pour faire société : Gor du Soppéku !
Lorsque Cheikh El Hadji Malick Sy s’installa à Tivaouane à partir de 1902, les séquelles étaient encore là d’une société féodale longtemps marquée par le règne de l’injustice sociale et d’une religiosité dans laquelle dominait ce que Cheikh Ahmed Tidiane Sy appelait « âda » avaient imposé à Maodoune nécessaire rupture conceptuelle. La relation entre le disciple et son maître spirituel devait quitter la sphère d’une domination charismatique –comme dirait Max Weber – pour s’inscrire dans la logique d’une filiation a-sanguine et pleinement spirituelle.
Serigne Babacar Sy était le père de tous, aujourd’hui le grand-père d’une jeunesse qui admire ses qualités morales sans l’avoir visuellement admiré dans son élégance d’âme et de personnalité tel que la geste nous le décrit à travers poèmes, chants et inconsolables thrènes.
C’est, justement, par ce lien de paternité universelle, au-delà de la descendance familiale ou de patronyme, que Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al-Maktoum l’interpelle pour renouveler le pacte à durée indéterminée, une allégeance inscrite dans la durabilité d’un lien, lui-même éternel, en dehors de la temporalité limitatrice : Abûnâ Abu Bakrine Wa in kâna fil qabri/Radînâ bihî shaykhan ilâ âkhiri dahrî.(Notre père Aboubacar, même dans la tombe, sera notre guide agréé jusqu’à la fin des temps)

Ce pacte est tellement intemporel que, plus de soixante ans après des jeunes de divers horizons qui ne le connaissent que par son effigie interpellatrice, avec grande soif de spiritualité,le lui renouvelle sans fin.
Mais au-delà de la simple commémoration cherchant, certes, à revivifier le pacte à travers la ferveur du renouvellement d’allégeance, faisant face à des crises multiformes, nous réinterrogeant sur le sens de l’éthique, de la morale mais surtout sur notre réelle volonté d’impulser les dynamiques de changement qu’impose notre temps, notre génération a-t-elle posé assez de jalons qui puissent rassurer sur sa capacité de perpétuer Serigne Babacar, un Sy sublime et inspirant cheikh d’oeuvre ?

Bakary Sambe

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Sidi Ahmad SY

SIDY AHMET SY, l'ainé de Maodo

Fils aîné de El Hadj Malick Sy et de Sokhna Rokhiatou Ndiaye, Sidy Ahmet SY est né en 1881 à Saint- Louis, Il a été initié très tôt à la pratique religieuse par son père. A 8 ans, il est confié à son oncle Abdou Bolli Fall à Gaya où il étudia le coran avec sa sœur Fatoumata et son frère Ababacar, au moment où leur père était à la Mecque.  De Ngambou Thieulé à Ndiarndé, en passant par Rao, Bathias et Keur Bari Sali, Sidy Ahmet s’est toujours distingué par son expertise. Très versé dans le soufisme, il étonnait par des propos dont le caractère prémonitoire n’avait d’égal que l’exactitude avec laquelle ils se confirmaient dans le temps. Grand travailleur, il se distingua par son courage, sa force et sa précocité intellectuelle. Sidy Ahmet fut aussi un grand soufi, il restait des heures tardives de la nuit à prier et à faire des wirds ce qui lui a permis d’accéder à des degrés de spiritualité très élevés. Tous les disciples de son père lui vouaient un grand respect et non parce que c’est le fils de Maodo, mais parce qu’il s’est forgé un respect lui-même.

Par son accord d’aller au front sous la demande de son père, il a pu sauver beaucoup de talibés qu’on a failli envoyer à la guerre.

 El Hadj Malick Sy, toujours fidèle à sa doctrine (ne jamais sacrifier ses disciples sur l’autel de ses intérêts familiaux), préféra envoyer son fils Sidy Ahmet en lieu et place des talibés. Ainsi, il alla au front avec d’autres fils de marabouts comme Falilou Fall fils de Cheikh Ibra Fall.

Il fut vu pour la dernière fois en Grèce en 1916 car il avait tout simplement disparu peu après la prière de la nuit après avoir fait ses adieux à un de ses frères d’armes et disciple de son père. D’ailleurs à la fin de la guerre les Toubabs venaient demander à Maodo où est Sidy Ahmet, Maodo leurs répondit « Je vous le demande vous-même » et puis il déclara : « Il en savait déjà trop pour son âge ».

Ainsi, Sidy Ahmet est devenu le troisième disparu miraculeusement après Issa Ibn Mariam et Cheikh Omar Foutiyou Tall.

C’est ainsi qu’il laissa, bien qu’étant le légitime et potentiel successeur de Maodo, à son frère cadet Serigne Ababacar le soin de garder le legs des anciens. Il avait même prédit, avec plus de dix ans d’avance, le khalifat de Ababacar Sy « Je te dis adieu, titulaire du khalifat. Que ton élévation vers Dieu ne soit jamais interrompue afin que tu puisses te trouver au-dessus de Jupiter et d’Al Faryalayni» (deux étoiles proches de deux pôles).  

Auteur : Dahira Sop Naby France

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El Hadji Malick Sy

CHEIKH SEYDIL HADJI MALICK SY

L’itinéraire de El Hadji Malick SY (1853-1922), ses études et sa formation (1858-1888) et son pèlerinage à la Mecque (1888) analysés à travers l’environnement social et politique de l’époque dominée par la fin des chefferies traditionnelles et la mise en place de l’ordre coloniale permettent d’analyser la stratégie du saint homme ne mettant en exergue le fondement de sa doctrine.
Issu d’une famille modeste, El Hadji Malick SY est né à Gaya en 1853. Très jeune, il apprit à lire le Coran qu’il mémorisa au bout de 7 ans. Toujours dans la recherche du savoir, il étudie le droit islamique et la grammaire arabe. Par ailleurs, pour gagner sa vie et entretenir sa famille, il décide de cultiver la terre.
Il effectue le pèlerinage à la Mecque en 1888. Ce séjour aux lieux saints a accru sa notoriété et lui a permis d’entreprendre dès son retour au Sénégal, une œuvre d’islamisation fondée sur :

– La création de foyers d’enseignement du Coran pour une meilleure diffusion de la culture islamique au Sénégal
– L’édification de mosquées à travers le pays.
Il va initier une nouvelle vision du monde et une nouvelle action s’inspirant des fondements doctrinaux de l’Islam. 

Sa doctrine repose sur le développement communautaire, la quête permanente du savoir et la mystique de la dignité par le travail.

Sa vie est ponctuée de pérégrinations le conduisant tour à tour à Saint-Louis, à Ndiarndé puis à Dakar avant de s’installer définitivement à Tivaouane où il s’éteint le 27 juin 1922.

Quête du savoir

L’importance du savoir dans la doctrine de El hadj Malick SY est d’une évidence telle qu’il semble à plusieurs endroits constituer le pivot central autour duquel il fait graviter son système. En effet, selon lui, c’est le savoir qui assure, sans travestissement, la permanence la plus durable des valeurs dans le vécu collectif.

Certes, l’Islam était très répandu dans le pays ; On y trouvait des mosquées ; des écoles coraniques étaient assez nombreuses et bien fréquentées. Des foyers de culture islamique centenaires existaient dans les régions du Cayor et au Fouta notamment, mais au gré des contacts qu’il eut avec les différentes populations du pays, El Hadj Malick SY constata que, vénéré, le marabout ou le religieux ne guidait pas toujours ses disciples.
Pour corriger une telle tendance, El hadj Malick SY, estimait que l’accès des disciples à l’écriture lui semblait être un grand secours pour le rétablissement des valeurs morales et intellectuelles de l’Islam. Il essaya de rétablir le contact entre le croyant et les sciences islamiques, par la conception et l’expérimentation d’une doctrine reflétant fondamentalement l’idéal islamique.
Ainsi, harmonieusement bien articulée, la doctrine de base qu’El hadj Malick SY conçut et enseigna dès son établissement à Ndiarndé, ne tarda pas d’attirer beaucoup de monde vers cette localité.

Mais ce fut surtout sa ténacité qui lui permit de venir à bout des difficultés qui menaçaient de lui barrer le chemin. C’est ainsi qu’il se fit obligation d’assurer personnellement l’enseignement et l’éducation, deux volets fondamentaux de sa doctrine.

La voici concrètement à l’œuvre tel qu’il apparaît dans sa vie quotidienne à Ndiarndé, selon l’un de ses biographes, fils et calife, El hadj Abdoul Aziz SY.

 

Mystique de la dignité par le travail

Une fois terminées les formalités d’installation, une vie religieuse intense et sans précédent commença à se développer dans le village. Étant au centre de toute activité religieuse, El hadj Malick SY, moteur du mouvement, assurait personnellement la direction de la quasi-totalité des offices religieux à caractère social, tels que les mariages, les baptêmes, prières funèbres, etc.

Au plan culturel, l’appel à la prière qui, désormais se déroulait dans la mosquée, la première dont il venait de doter le village, incitait les gens à participer aux prières en commun. Ce qu’il y a de particulier à signaler c’est que ce fut lui-même qui faisait l’appel en tant que muezzin pour diriger ensuite la prière en tant que qualité d’imam principal.

De fait, l’une et l’autre de ces fonctions pouvaient être confiées, par ses soins, à quelques-uns parmi les grands disciples. S’il préférait les assumer, c’est pour que personne ne trouvât de prétexte pour s’absenter lors des prières ou sous-estimer quelconque fonction de cet ordre. Selon la tradition rapportée par El hadj Abdou Aziz SY une fois, son appel à la prière du matin (Salât al-fajr) fut entendu à Kélle par l’un de ses cousins.

Au plan culturel, il assurait exclusivement la dispense de l’enseignement dont la qualité et le niveau, à n’en point douter, très recherchés, exerçaient, dans toutes les régions du pays, une attraction irrésistible. Son savoir encyclopédique et ses connaissances de différentes langues locales, n’étaient pas sans contribuer largement à l’accroissement qualitatif et quantitatif du nombre de ses étudiants.
Le nombre d’heures qu’il consacrait à l’enseignement constitue une donnée éloquente qui illustre assez bien l’atmosphère intellectuelle qui prévalait dans cet environnement. Les cours qu’il commençait le matin, vers 10 heures (waqt ad-dûha), se poursuivaient jusqu’à 17 heures.

L’on trouvait dans le programme qu’il enseignait des disciplines d’une infinité variée telles que:

– L’exégèse coranique (At-tafsir) ;
– Les sciences du Hadîth (‘ulum al-hâdith) ;
– La biographie du Prophète (As-sîra) ;
– Le droit islamique (Al-fiqh) ;
– La philologie (‘ilm al-lugha) ;
– La grammaire (an-nahw) ;
– La métrique (Al –‘arûd) ;
– La mystique (At-tasawwuf).

Les pensionnaires de Ndiarndé venaient de toutes les régions du Sénégal et de la Mauritanie, les plus grands effectifs étant originaires du Walo, du Cayor, du Ndiambour et du Djoloff. Au terme des trois promotions, il a pu former environ 200 érudits.

Voilà ce qui permet de mesurer le degré de résolution et de fermeté d’El hadj Malick SY lorsque, une fois installé à Ndiarndé, ce paisible terroir du Cayor, il décida d’y ouvrir un séminaire. Le péril qui côtoyait son action ainsi que les risques qu’il courait face aux autorités coloniales étaient évidents.

Il est à noter toutefois que pendant qu’il assurait la formation de cette élite intellectuelle au foyer de Ndiarndé, El hadj Malick SY qui n’échappait point à la surveillance stricte à laquelle étaient soumis tous ses pairs, continuait de faire des courts séjours dans quelques villes et villages. Les autorités coloniales ne lui appliquèrent pas, avec toute la rigueur, les mesures interdisant à tout marabout de se déplacer sans autorisation administrative au préalable.

Professeur Rawane MBAYE

 

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